jeudi 23 mai 2013

PSA Aulnay-sous-Bois : après quatre mois de grève, la direction a dû céder

Un article de LO (à voir aussi sur le site : la vidéo du débat sur PSA) :
Vendredi 17 mai, les grévistes de PSA Aulnay ont voté la suspension de la grève entamée le 16 janvier dernier. Ils ont demandé aux deux syndicats encore engagés dans la grève, la CGT et la CFDT, de signer un protocole de fin de grève. En vertu de ce protocole, les quatre salariés licenciés pour « faute lourde » – en réalité, pour fait de grève – sont réintégrés et auront droit, soit aux mesures financières du plan social et à l'indemnité concédée aux grévistes, soit aux mêmes possibilités de reclassement que les autres travailleurs. La direction renonce également au licenciement de trois délégués contre lesquels des procédures avaient été engagées. Les reculs de la direction Au cours des quatre mois de grève, des dizaines de plaintes avaient été déposées par la direction de PSA Aulnay et les huissiers qu'elle rémunérait en permanence ; ces plaintes sont abandonnées. Par ailleurs, les grévistes, qui redoutaient d'être victimes de discrimination dans l'application du plan social, ont obtenu des garanties écrites concernant les mutations. Les conséquences financières de la grève pour les grévistes ont été réduites : récupération de tous les jours de congés payés (2,5 par mois), paiement à 100 % de la prime du demi 13e mois, et paiement des jours de chômage comme pour les autres travailleurs de l'usine. Enfin, les grévistes qui choisissent de quitter PSA avant le 31 mai toucheront une indemnité forfaitaire de quelque 20 000 euros. Cette somme s'ajoute aux indemnités prévues par le plan social, indemnités dont le montant varie en fonction des situations individuelles, mais qui sont de quelque 40 000 euros pour un salarié employé par PSA depuis dix ans et gagnant 2 000 euros brut par mois. En moyenne, les grévistes quittant PSA vont donc recevoir environ 60 000 euros. Par ailleurs, la grève a permis à l'ensemble des travailleurs du groupe PSA d'obtenir des primes de licenciement, de mutation et de déménagement supérieures à ce que la direction proposait avant la grève, ainsi que des conditions de départ anticipé pour les anciens. Tous ces acquis de la grève font enrager les syndicalistes non grévistes (SIA, CFTC, FO) qui expliquaient jusqu'alors que la résignation était la meilleure option. Une grève active et démocratique Empêcher la fermeture de l'usine était bien sûr hors de portée des grévistes, même s'ils n'ont cessé de dénoncer le gâchis que cela représente. C'était impossible à 200 grévistes, et même à 500, face à la puissance conjuguée de la famille Peugeot et du gouvernement PS, qui n'a pas ménagé sa peine – ni celle des CRS ! Il aurait fallu pour cela un tout autre rapport de force, qui mobilise non seulement l'ensemble des travailleurs d'Aulnay, mais au moins tous ceux de PSA. Mais les principaux acquis de la grève ne se limitent pas à l'amélioration du plan social, ni au protocole conclu le 17 mai. Pendant quatre mois, les grévistes ont eu la tête haute. Alors que tant de travailleurs sont licenciés sans se défendre collectivement, les grévistes de PSA Aulnay ont mené une guerre sans répit à la famille Peugeot. Avec le soutien de nombreux non-grévistes, ils ont paralysé la production d'Aulnay. Ils ont enchaîné les manifestations, seuls ou avec d'autres travailleurs (Goodyear, Virgin, Presstalis...) et les visites à d'autres usines (PSA Saint-Ouen, PSA Poissy, Renault Flins, Renault Cléon, Lear, Geodis, Faurecia, Air France, etc.). Ils se sont adressés à l'ensemble des travailleurs du pays, pour l'interdiction des licenciements. Ils ont financé leur grève en recueillant, grâce à la solidarité de dizaines de milliers de travailleurs, quelque 800 000 euros qui leur ont permis de tenir. Ils ont aussi multiplié les actions, annoncées ou « surprise », en direction de PSA, du patronat (Medef, UIMM) et du gouvernement, tous furieux d'être ainsi contestés. En outre, cette grève a été menée, du début à la fin, de façon démocratique, consciente, par les travailleurs eux-mêmes. Réunis tous les jours, voire deux fois par jour, en assemblée générale, c'est ainsi qu'ils ont pris toutes les décisions. Un comité de grève a été mis en place dès le début de la grève, faisant suite à un comité de lutte qui a existé dès l'annonce de la fermeture de l'usine, en juillet 2012. Ce comité, ouvert à tous les grévistes, s'est réuni de façon quasi quotidienne pour discuter de tout, depuis les sandwichs et les repas, jusqu'aux collectes, en passant par les actions à mener et les innombrables problèmes posés par la grève. (Pour lire la suite cliquer sur "plus d'infos")

mercredi 8 mai 2013

L'éditorial de LO revient sur la manifestation de Mélanchon du dimanche 6 mai : C’est la domination de la bourgeoisie qu’il faut balayer !

Comme les dizaines de milliers de personnes qui ont manifesté dimanche dernier à la Bastille, il y a de quoi être en colère contre la politique du gouvernement Hollande.
Il y a de quoi être révolté de le voir s’aplatir en permanence face au grand patronat et de renier ses maigres promesses. Il y a de quoi être écœuré par sa lâcheté !
Il est rageant aussi de voir comment la politique du gouvernement fait le lit du Front national. Mais le gouvernement ne changera pas de politique. Alors que des millions de familles ouvrières sont plongées dans la misère, Ayrault a osé dire : « Il n’y a pas d’austérité, c’est une invention de propagande » ! Il n’y a plus rien à demander à ce gouvernement, plus rien à en attendre, si ce n’est de nouvelles attaques, en particulier contre les retraites.
Mais après Hollande, s’en remettre à Mélenchon serait aller d’illusion en illusion. Mélenchon a beau traiter les ministres de « bande d’incapables » et considérer que Hollande est responsable de la crise, sa seule perspective est de devenir son Premier ministre, avec la même majorité gouvernementale !
Au-delà de la personne de Mélenchon, ce serait une illusion de mettre nos espoirs dans un « bon » gouvernement de gauche. Dans cette période de crise, il ne peut pas y avoir de « bon » gouvernement pour les travailleurs sans déclarer la guerre aux exploiteurs, à leurs profits et à ce qui fonde leur pouvoir, le droit de propriété capitaliste.
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samedi 4 mai 2013

Article de LO sur PSA : PSA - Aulnay-sous-Bois : Les travailleurs face à la sainte-alliance de la justice, du pouvoir et du patronat.

Vendredi 26 avril, le tribunal de grande instance de Paris, rendant son délibéré concernant les assignations de la CGT et de SUD contre le plan de 11 200 suppressions d'emplois prévu par PSA, a rejeté les demandes des syndicats. Pour la justice, il n'y a rien de condamnable à supprimer 11 200 emplois, à fermer une usine en jetant à la rue les 3 000 salariés d'Aulnay et les 1 400 de Rennes. Que la direction promette la main sur le coeur de reclasser tous les salariés, alors qu'aucune garantie sérieuse et écrite n'est apportée dans le bien mal nommé « plan de sauvegarde de l'emploi » suffit à la justice. Dans ce plan, il y a tous les procédés bidon qui ont déjà maintes fois démontré leur inutilité dans d'autres fermetures d'usines : aides à la création d'entreprise, argent versé à des organismes chargés de trouver des emplois aux salariés licenciés, congés de conversion qui sont les antichambres de Pôle emploi, etc. Quant aux mutations internes, aucune garantie non plus de maintien des qualifications et du poste n'est prévue. Que dans le même temps les actionnaires de PSA se soient voté le rachat et l'annulation de 320 millions d'euros d'actions et la distribution de 30 millions d'euros d'actions aux principaux dirigeants ne gêne pas non plus la justice. Comme quoi, la crise de l'automobile ne concerne pas les actionnaires de PSA. Cette décision du tribunal n'a pas entamé la détermination des grévistes. Ils sont conscients que la grève reste le moyen principal de maintenir la pression contre la direction. Bien que ce ne soit pas sur le terrain juridique qu'ils peuvent gagner, l'assemblée générale des grévistes a néanmoins demandé à la CGT de faire appel. Mais il n'y a pas que la justice pour soutenir PSA. Le gouvernement ne fait rien d'autre depuis des mois. Il n'a cherché à imposer aucune contrainte au trust et a même multiplié les gestes de soutien financiers, politiques et policiers contre les grévistes. Louis Gallois, nommé par le gouvernement pour siéger au conseil d'administration de PSA, n'a rien trouvé à redire à cet enrichissement direct des actionnaires, alors qu'il se fait l'apôtre des économies sur le dos des travailleurs au nom de la compétitivité des entreprises. Quant au patron, il poursuit son plan d'attaques. Varin a annoncé dans la presse la volonté de PSA de mettre en place, dès le mois de mai, des accords de compétitivité sur le modèle de ceux imposés aux salariés de Renault, qui comportent des baisses de salaire, un temps de travail augmenté et une mobilité obligatoire. Il ne peut dire de façon plus claire que PSA va chercher à faire payer aux travailleurs l'augmentation des profits et des dividendes pour les actionnaires, non seulement par des licenciements mais par une véritable régression des conditions de travail et de salaire. Seulement PSA n'en a pas fini avec la combativité des travailleurs. La grève à Aulnay n'est pas terminée. Depuis le 16 janvier, la production ne redémarre toujours pas dans l'usine et la grève continue. Vendredi 26, les grévistes sont allés rendre visite aux travailleurs de Géodis, un sous-traitant qui fournit les faisceaux pour les voitures montées à Poissy. Cette visite s'est soldée par un arrêt de deux heures de la production à Poissy, à la grande joie des travailleurs y gagnant une pause impromptue. Lundi 29 avril, la grève reprenait à l'usine et les grévistes organisaient leur troisième paye. La caisse de grève s'élevant à 200 000 euros, ils pouvaient compter sur 1 000 euros par personne. Autant dire qu'ils ont encore les moyens de tenir bon face à la direction. Même le cinéma organisé autour du CCE, lundi 29 avril, censé permettre le démarrage du plan de la direction, n'a pas entamé la détermination des grévistes. Que la presse et les pouvoirs publics cherchent à aider le patronat à enterrer la grève, en affirmant en boucle qu'il n'est plus possible de revenir en arrière, ne change rien. Ce n'est pas cela qui décide du sort des travailleurs, mais la lutte qui se poursuit.

et une interview de Jean-Pierre Mercier sur France Inter.

mercredi 1 mai 2013

Manifestons le Premier mai !


Depuis 1890, le 1er mai est une journée traditionnelle de manifestation pour le mouvement ouvrier de tous les pays. Les travailleurs qui font grève et manifestent ce jour-là ne le font pas seulement pour leurs revendications immédiates, mais pour affirmer qu’ils sont une seule et même classe ouvrière et que l’avenir leur appartient. 
Lutte Ouvrière appelle à participer aux manifestations appelées un peu partout en France ce jour-là, sous le mot d’ordre : « Contre le grand patronat, contre ses serviteurs du gouvernement et de l’opposition, le camp des travailleurs ». 
À Paris la manifestation est prévue à 15 h, de la place de la Bastille en direction de Nation. Le point de rassemblement Lutte ouvrière est au Métro Ledru Rollin.