samedi 26 décembre 2015

Les Le Pen, une famille bourgeoise ordinaire

Brève
23/12/2015
Les Le Pen, père et fille, ne se sont pas brouillés dans tous les domaines. Ils sont soupçonnés de minimiser de 60% le patrimoine qu'ils ont déclaré comme députés européens. Selon la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique, les Le Pen, qui possèdent entre autres le manoir de Montretout à St-Cloud, ne montrent pas tout. 
 
Pour obtenir les voix des classes populaires, Marine Le Pen ose parler au nom du "peuple". Elle est en réalité une représentante du monde bourgeois dont elle partage toutes les moeurs... fraude comprise !

Déchéance de la nationalité : Hollande fait les poubelles du FN

Brève
23/12/2015
Malgré les remous provoqués dans leur propre majorité et même jusqu'au sein du gouvernement, Hollande et Valls ont décidé d'inscrire dans la Constitution la peine de déchéance de la nationalité pour les binationaux nés en France et condamnés pour terrorisme. Une telle mesure, reprise directement dans le programme de l'extrême-droite, mise en oeuvre il y a 75 ans sous le régime de Pétain, défendue par les plus réactionnaires des députés de droite, n'empêchera aucun terroriste de se faire exploser au milieu d'une foule. Elle ne servira qu'à jeter la suspicion sur tous les enfants d'immigrés, considérés a priori comme des terroristes potentiels. 
 
Avec cette mesure, Hollande veut couper l'herbe sous les pieds des politiciens de droite pour prendre la tête du rassemblement droite-gauche initié entre les deux tours des régionales. 
 
Pour sauver son poste à l'Elysée, Hollande est prêt à faire les poubelles de l'extrême droite.

dimanche 13 décembre 2015

Communiqué 13/12/2015

Après le deuxième tour des élections régionales

Bien qu’en situation de l’emporter dans au moins trois régions, le Front national n’est parvenu à en conquérir aucune. Comme le montre la participation en hausse, il y a eu, dans toutes les régions, un réflexe de rejet du Front national.
Dans l’éventail des partis bourgeois, le FN est le plus réactionnaire qui soit. Il distille le poison de la division dans le monde ouvrier et une fraction importante de l’électorat en est consciente.
Parmi ceux qui craignaient que le FN prenne une région, c’est donc un soulagement, mais un soulagement qui risque d’être de courte durée.
Il faudrait être naïf pour croire que la victoire d’Estrosi en Paca ou celle de Bertrand dans le Nord protège les habitants de ces régions des idées crasses du FN. Si le Front national ne l’a pas emporté au second tour, il atteint dans toutes ces régions des scores très élevés.
La montée du FN pèsera sur la vie politique et sociale. D’autant plus que la droite comme le PS en amplifieront la pression, engagés qu’ils sont dans la compétition pour regagner l’électorat du FN, en reprenant son discours sécuritaire et réactionnaire.
Le PS se félicite d’avoir fait barrage au FN en retirant ses listes dans le Nord-Pas-de-Calais-Picardie et en Provence-Alpes-Côte d'Azur et en appelant à voter pour la droite, y compris dans le Grand Est où le notable socialiste avait, contre les consignes du PS, refusé de se faire harakiri. Et, tout cela, au nom de la défense des valeurs de la République.
Elle est belle, leur République, qui ne laisse à l'électorat que le choix entre la droite et l'extrême droite, c'est-à-dire entre pire et pire encore ! Elle est belle, leur démocratie où le summum du courage politique est d’abdiquer et de renier ses idées !
Même la direction du PC s’est couchée devant les hommes de droite. Pendant des années, elle a expliqué qu’il fallait à tout prix « battre la droite ». En 2012, pour battre Sarkozy, elle a appelé à voter Hollande au second tour de la présidentielle. Et voilà qu'elle vient de contribuer à faire élire un Estrosi et un Bertrand, deux hommes de droite parmi les plus détestables !
Et faut-il rappeler que la gauche gouvernementale avait déjà appelé à voter Chirac en 2002 en brandissant la nécessité de faire barrage à Le Pen, qui n'avait pourtant, à l'époque, aucune chance d'être élu ?
De trahison en abdication, la gauche a fini par déboussoler et écœurer son propre électorat. Une majorité de cet électorat populaire a pris l'habitude de se réfugier dans l'abstention.  Mais une minorité croissante a remplacé ses illusions dans les partis de gauche par celle, plus grave, du FN.
Le Front National se pose en alternative alors qu'il n'a rien d'autre à vendre, comme programme politique, que son chauvinisme, sa haine de l'étranger et ses préjugés crasses. Pour le reste, il aspire, comme les autres, à gouverner pour le compte du grand patronat et des banquiers. Car malgré ses slogans démagogiques en direction des travailleurs, il est d’abord et avant tout un défenseur de l’ordre bourgeois.
Un des pires poisons que la gauche gouvernementale a distillés depuis des décennies parmi le monde du travail, c'est l'espoir qu'ils peuvent changer leur vie en votant bien. Là est la tromperie fondamentale. Le sort des travailleurs ne dépend pas des pantins que les exploités ont le droit d’élire et qui s'agitent sur le devant de la scène politique. Il dépend du pouvoir de la grande bourgeoisie, de ceux qui détiennent le capital et dominent la vie économique.
Les partis qui ne combattent pas cet ordre social, le pouvoir du grand patronat et de la finance, ne peuvent que trahir les promesses qu'ils font aux classes populaires. C'est ainsi de tout temps, et plus encore en cette période de crise de l'économie capitaliste où cette minorité ne peut prospérer qu'en poussant encore plus les exploités dans la pauvreté. 
Alors, il n'y a ni à se réjouir ni à s’attrister de ce énième épisode électoral. La force des travailleurs n'est pas dans les urnes, mais sur le terrain, dans les entreprises qu’ils font fonctionner, dans les quartiers populaires. Leur sort ne dépend pas de résultats électoraux, mais de leur capacité à se battre collectivement avec leurs armes de classe, les grèves et les manifestations.
Individu par individu et, même, entreprise par entreprise, les travailleurs ne font pas le poids face à la puissance du grand capital. Tous ensemble, ils représentent une force invincible. Mais ils ne peuvent se battre efficacement que s'ils rejettent toute illusion dans les politiciens de la bourgeoisie et s’ils savent clairement qui sont leurs ennemis, même lorsqu'ils se déguisent en faux amis. C'est de cette prise de conscience des travailleurs que dépend leur capacité à se défendre contre les attaques de la grande bourgeoisie et à mettre fin au règne du capital.

dimanche 6 décembre 2015

Après le premier tour des élections régionales du 6 décembre 2015 (Communiqué de presse)

Les résultats de ce premier tour des élections régionales reflètent l’évolution réactionnaire de la société en même temps que la désorientation de l’électorat populaire et la perte de repères de la classe ouvrière.
L’expression la plus frappante de cette évolution est la progression en voix du Front national dans la quasi-totalité des régions, ce qui a permis au parti d’extrême droite d’arriver en tête dans six d’entre elles.
L’expression électorale du recul ne se limite cependant pas à cela. La campagne électorale de la droite a été entièrement dominée par sa compétition avec l’extrême droite sur le terrain de cette dernière.
Quant au Parti socialiste, non seulement il a repris à son compte le langage sécuritaire du FN, mais étant au pouvoir, il en a réalisé l’application en instaurant l’état d’urgence, d’une efficacité limitée pour combattre l’horreur terroriste mais qui étouffe la contestation de la politique gouvernementale sur sa gauche et pèse sur les mouvements sociaux.
Le FN encaisse les dividendes électoraux de la banqueroute du PS au pouvoir. Il est significatif qu’il réalise un de ses meilleurs scores dans la région Nord-Pas-de-Calais-Picardie, région à forte tradition ouvrière. Une partie de l’électorat traditionnel du PS et du PC, écœurée par la politique du gouvernement, ses reniements et sa servilité vis-à-vis du grand patronat, s’est abstenue. D’autres électeurs se sont ajoutés à l’électorat traditionnel de l’extrême droite, faisant du FN le parti le plus influent de la région. C’est une partie de son propre électorat que la gauche réformiste a poussée dans les bras du FN.
C’est l’aboutissement de décennies d’évolution politique où les partis qui prétendaient représenter le monde du travail ont renié, au fil du temps, toutes les valeurs du mouvement ouvrier et foulé au pied les intérêts des travailleurs dès qu’ils étaient au gouvernement.
Ces partis ne s’en relèveront peut-être pas, mais la classe ouvrière, elle, se relèvera.
Le FN est un parti aussi dévoué aux intérêts de la grande bourgeoisie, qui domine la société capitaliste, que les partis de droite et le PS, mais avec un langage plus réactionnaire encore et, si les circonstances s’y prêtent, avec des méthodes plus ouvertement anti-ouvrières.
La classe ouvrière n’a cependant rien perdu de la force que lui donnent son nombre et sa place incontournable dans l’économie. La tâche la plus importante de notre époque pour ceux qui se revendiquent du camp des travailleurs, pour les militants ouvriers, est d’œuvrer pour que la classe ouvrière retrouve confiance en sa force et pour qu’elle retrouve la conscience du rôle qu’elle est la seule à pouvoir jouer contre toutes les formes de barbarie en combattant leur fondement commun : l’exploitation.
Les travailleurs n’ont jamais eu à espérer un changement de leur sort par les élections. Ils n’ont pas non plus à s’en désespérer. Le rapport de force entre la bourgeoisie exploiteuse et les masses exploitées ne se détermine pas dans les urnes, mais dans les affrontements de classe. Nous faisons pleinement confiance à la classe ouvrière et à sa capacité à retrouver la conscience de ses intérêts politiques et de sa force.
Dans les régions où le FN risque de conquérir l’exécutif régional, ce sont les coalitions de droite qui viennent en deuxième position.
Tout en rejetant le Front national, il n’est pas question pour Lutte ouvrière de défendre auprès de son électorat l’idée que des hommes de droite, avec des idées aussi crasseuses, puissent servir de rempart contre le parti d’extrême droite. Quant à voter pour une liste socialiste, cela ne servirait à rien et ce serait remercier le PS d’avoir fabriqué le succès de l’extrême droite.
Gauche gouvernementale, droite ou extrême droite, elles sont toutes prêtes à s’en prendre aux immigrés, aux associations, aux libertés publiques. Celles qui ont une parcelle de pouvoir le font déjà. Ce n’est pas aux travailleurs conscients de choisir laquelle des cliques bourgeoises prendra les mesures contre les classes populaires.
Il ne reste aux électeurs du monde ouvrier qui refusent au deuxième tour de choisir entre la peste et le choléra, non par désintérêt pour la politique mais par conscience, qu’à glisser dans l’urne un bulletin affirmant son appartenance au « camp des travailleurs ».
Les élections régionales passées, les travailleurs auront à se défendre contre le grand patronat et l’État par le seul moyen efficace : la lutte collective.
Quant à Lutte ouvrière, elle continuera à œuvrer pour que le camp des travailleurs se donne un parti qui représente réellement ses intérêts matériels et politiques.
Même s’ils ne constituent qu’une petite fraction de l’électorat populaire, ceux qui ont voté pour les listes Lutte ouvrière peuvent être fiers de représenter l’avenir, la renaissance du mouvement ouvrier capable de combattre la société d’exploitation et d’y mettre fin.

jeudi 3 décembre 2015

Intervention de Nathalie Arthaud au rassemblement se soutien aux salariés d'Air France mercredi 02 décembre

Manifestation samedi 14h place Stalingrad à Paris

Manifestation contre le chômage et la précarité

Les organisations de chômeurs AC!, APEIS, CGT Chômeurs et MNCP appellent à manifester contre le chômage et la précarité le samedi 5 décembre à 14 heures place Stalingrad à Paris. Lutte Ouvrière s'associe à cet appel et participera à la manifestation.

dimanche 29 novembre 2015

Brétigny-sur-Orge (Essonne) Entreprise PIXMANIA : les mauvais coups se préparent dans le secret !

L'entreprise Pixmania, dont le siège est à Asnière, est une entreprise de logistique. En difficulté depuis des années, elle avait été vendue en 2013 au groupe allemand Mutares. Celui-ci veut aujourd'hui revendre sa filiale, après l'annonce de difficultés financières. Pour les salariés, pas moyen d'avoir la moindre information et encore moins de la vérifier ! Que reste-t-il dans les caisses ? Comment savoir si les difficultés annoncées sont réelles ou fictives ?
Vendredi 27 novembre, une soixantaine des 86 salariés du site de Brétigny se sont mobilisés pour dénoncer cette situation inacceptable. Ils ont dénoncé l'actuelle direction du groupe accusée d'organiser volontairement la « faillite » de sa filiale pour le profit de ses actionnaires...
A Pixmania comme ailleurs, il faut interdire les licenciement et pour cela contrôler vraiment les comptabilités des actionnaires et propriétaires, présents ou passés, car c'est à eux et sur leurs fortunes qu'il faudrait prendre pour maintenir tous les emplois !

dimanche 22 novembre 2015

Texte de l'allocution de Nathalie Arthaud faite à Nantes au meeting de dimanche dernier, des points de vues et arguments essentiels en ce moment, alors le voilà en version intégrale !

Travailleuses, travailleurs, chers amis, chers camarades,
Les massacres qui ont ensanglanté Paris vendredi dernier ont profondément modifié la situation politique et sociale. Oui d’une certaine façon, il y aura un avant et un après le 13 novembre.   
Au mois de janvier, avec les attentats contre Charlie Hebdo et le magasin Hypercasher nous avons déjà été confrontés à ce genre de situation. Mais cette fois, il y un cran de plus dans l’horreur. Il y a la certitude que les terroristes ne s’arrêteront pas, qu’ils frapperont indistinctement, sans raison, simplement pour terroriser.
Nous, qui dénonçons depuis toujours les interventions impérialistes, le chaos et les guerres qu’elles ont engendrés dans cette région du Moyen-Orient, nous qui avons été révoltés par les derniers attentats perpétrés en Turquie, au Liban, en Egypte, nous, qui nous sentons profondément solidaires des migrants qui fuient les bombes, nous savons bien que la guerre n’a pas démarré il y a huit jours.
Mais tous les grands partis instrumentalisent l’émotion collective et la manipulent pour faire croire que vendredi dernier, « nous sommes entrés en guerre ».
Les appels à l’unité nationale, les cérémonies solennelles, la réunion du Congrès à Versailles, les entrevues de Hollande avec Sarkozy et Le Pen, l’établissement de l’Etat d’urgence, la révision de la constitution, tout est fait pour créer un climat exceptionnel et nous enfoncer dans le crâne que nous sommes entrés en guerre.  
Oh, les rivalités politiciennes continuent. On a vu cette comédie indécente à l’Assemblée nationale où la droite et le FN ont conspué les ministres. Tous cherchent à tirer leur épingle de l’émotion et de la peur engendrée par ces attentats. Mais si la droite et le FN tiennent à se démarquer de l’appel à l’union nationale de Hollande, ils sont tous profondément d’accord. Ils sont tous va-t-en guerre, ils sont tous pour augmenter les mesures sécuritaires.
Regardez les dernières mesures annoncées par Hollande, elles sont toutes puisées dans le programme de la droite et du FN. PS, droite et FN, ils font tous pression sur la population pour qu’elle accepte la guerre, ils sont tous pour fermer les frontières, pour multiplier les contrôles, pour donner plus de pouvoirs à la police. Cela s’appelle bien l’union sacrée, l’union sacrée entre le gouvernement socialiste, la droite et l’extrême droite.  
Et gare à ceux qui oseraient critiquer cette guerre ! Gare à ceux qui oseraient critiquer l’état d’urgence et les mesures exceptionnelles ! Ils seront accusés d’excuser les terroristes et d’être des fascistes comme nous l’avons été dans les colonnes de Ouest France ou sur France Inter cette semaine. On peut demander des inflexions, critiquer telle ou telle modalité, mais souligner les responsabilités des dirigeants français dans la situation et ne pas marcher dans la mobilisation générale, ça, c’est, pour la caste politique et médiatique de la trahison, c’est passer dans le camp de l’ennemi.
L’« unité nationale » consiste à faire taire toute véritable opposition. Les terroristes la font taire à coups de kalachnikovs, les dirigeants des pays riches l’étouffent en instrumentalisant l’émotion et les peurs.   
L’appel à l’unité nationale est une manipulation grossière. Au nom de l’émotion, parce qu’il y a cette horreur terroriste, ils veulent que nous acceptions leur politique passé, présente et à venir. Ils veulent nous faire oublier leurs responsabilités dans le recul de la condition ouvrière, ils veulent nous faire oublier leurs responsabilités dans le chaos qui règne aujourd’hui au Moyen Orient.
Eh bien il faut continuer de dire que ces gens-là ne représentent pas les intérêts des travailleurs, ni en politique intérieure ni en politique extérieure. Les travailleurs ne doivent pas marcher dans l’union sacrée PS Droite FN.
Hollande était très fier d’avoir immédiatement riposté en bombardant, Daech en Syrie. Personne ne peut croire que ces bombardements permettent de nous protéger ici d’éventuels attentats. C’était des bombardements pour se venger, pas pour nous protéger. Et on nous dit que ces bombes ont visé des centres d’entraînement de Daech, mais elles sont tombées sur des villes peuplées, sur des populations civiles, sur les pauvres qui justement sont les seuls à ne pas avoir pu fuir. Qui peut croire qu’elles n’ont pas, elles-aussi, fait des dizaines de victimes innocentes ?
C’est une première raison de s’opposer aujourd’hui et maintenant à ces bombardements. L’autre c’est que ces interventions impérialistes ne font que nourrir le terrorisme.
Cela fait 14 ans que les grandes puissances ont déclenché la guerre contre le terrorisme après l’attentat du World Trade Center. A l’époque il y avait un ou deux foyers terroristes. Aujourd’hui, plus tard, il y en a des dizaines.
Car ces monstres ne sortent pas de rien. Ils sont les fruits pourris de la politique des grandes puissances. Pour maintenir leur domination dans cette région du Moyen-Orient qu’ils avaient colonisée, les pays impérialistes n’ont jamais hésité à s’appuyer sur les pires régimes, sur des dictatures moyenâgeuses comme l’Arabie saoudite, sur l’État d’Israël qui  opprime le peuple palestinien.
Et lorsque cela les arrangeait, ils ont armé des groupes et manœuvré pour faire naître des oppositions. En Irak, les Etats-Unis ont renversé Saddam Hussein, détruit son armée et exclu les Sunnites du régime qu’ils ont mis en place. Ce sont eux que l’on retrouve aujourd’hui à la tête de Daech.
Tout le monde sait qu’aujourd’hui même les « alliés » de la France que sont le Qatar, l’Arabie saoudite continuent de financer, armer et former certains de ces groupes. Tout le monde sait que Daech prospère sur le trafic de pétrole et que leurs prétendus alliés de la région, la Turquie en sont les complices. Est-ce que les dirigeants français leur demandent des comptes ? Non.
Tout le monde s’étonne que 30 000 djihadistes parviennent à faire leur loi sur un territoire aussi vaste et qu’ils résistent aux attaques d’une coalition internationale. Mais c’est justement le résultat des politiques tordues de toutes les grandes puissances qui jouent chacune leur propre jeu, qui ont des intérêts multiples dans la région et qui s’appuient un jour sur les uns, un jour sur les autres. 
Et cette politique, elle continue aujourd’hui. Le gouvernement veut avoir les mains libres pour bombarder en Irak et en Syrie. Il veut avoir les mains libres pour s’acoquiner sans qu’il n’ait aucune opposition, avec les régimes les plus sanguinaires, comme le  régime de Bachar Al Assad pour battre Daech. Car faut-il rappeler que sur ces quatre dernières années, le régime de Damas a fait 250 000 morts, qu’il a attaqué son peuple à l’arme chimique, qu’il a fait disparaître des dizaines de milliers d’opposants ?
Peut-on lutter contre des monstres en s’appuyant sur des régimes tout aussi monstrueux ? En agissant ainsi, ce n’est pas à la victoire contre le terrorisme qu’ils nous mènent, mais à une société de plus en plus barbare. Encore une fois, ils sont en train de poser des bombes à retardement dans une région qui est explose déjà de toutes parts.
Daech exerce une des dictatures les plus féroces qui soient dans les régions qu’ils dominent en Irak et en Syrie. Leurs victimes sont autant et même plus musulmanes que chrétiennes, preuve s’il en fallait qu’il ne s’agit ni d’un « choc des civilisations » ni « d’une guerre de religions » mais d’une lutte pour le pouvoir et pour les richesses d’une région riche en pétrole.
A la veille de la première guerre mondiale, Jean Jaurès disait : « le capitalisme porte en lui la guerre comme la nuée porte l’orage ». On peut dire aujourd’hui que « le capitalisme porte en lui le terrorisme comme la nuée porte l’orage ». On ne peut pas combattre l’un sans combattre l’autre.  
Le danger ne vient pas de l’extérieur, d’Afrique ou du Moyen-Orient. Il ne vient pas de telle ou telle religion, de telle ou telle communauté. Il vient de l’intérieur de ce système économique qui engendre chômage, inégalité, injustices, délinquance, guerres.
Un monde où 67 familles possèdent l’équivalent de ce qu’ont, pour survivre, 3,5 milliards d’être humains ; un monde où l’Afrique et le Moyen-Orient sont des eldorados pour les capitalistes mais des enfers pour leurs populations ne peut qu’engendrer des monstruosités. Le capitalisme est en faillite, au bout du rouleau. Et on le voit, le règne de la bourgeoisie, c'est non seulement l’exploitation et la dictature des actionnaires sur la société mais c'est aussi cette barbarie qui se répand partout dans le monde et qui atteint maintenant Paris et le cœur de l'Europe.
On ne se débarrassera de cette barbarie qu’en prenant le mal à la racine, c’est-à-dire à la domination de ce système économique fou. Alors pour un monde débarrassé de l’obscurantisme, de l’injustice, poursuivons notre combat pour renverser le capitalisme et bâtir une société communiste, la seule issue pour l’humanité.  
Certains nous disent d’accord avec tout ça, mais « on ne peut pas rester sans rien faire ». « Il faut bien les arrêter ». « Il faut agir là, tout de suite, concrètement et pour ça vous n’apportez pas de solution ».
Mais est-ce que le gouvernement en amène ? Je l’ai dit la guerre n’en amène pas, elle nous enfonce dans l’engrenage sanglant. Et en matière de sécurité intérieure, c’est la même chose. Qui peut croire que l’état d’urgence, qu’une énième loi anti terroriste nous protégera des attentats ?
Hollande a aligné les mesures sécuritaires : déchéance de la nationalité, expulsions, contrôles multipliés…Appliquez-les une à une à la situation de vendredi, aucune n’aurait empêché d’agir les terroristes. Est-ce que l’on fera peur aux terroristes en les menaçant d’être déchus de leur nationalité et en les menaçant d’être expulsés ? Evidemment pas.
Comme le commande le FN et la droite, le gouvernement veut plus de contrôle aux frontières. Mais aucune frontière n’a jamais été étanche ! Et c’est surtout dérisoire quand on sait que tous ces terroristes sont français, ils sont nés ici, ils sont recrutés ici. Et quand bien même ils seraient un peu plus entravés dans leurs mouvements, quand bien même demain, il leur serait plus difficile de se rendre en Syrie, qu’est-ce que cela changerait puisqu’ils sont là. 
Vis-à-vis des terroristes, ces mesures sécuritaires s’apparentent à des gesticulations. Mais elles seront de vrais moyens pour faire taire les voix dissidentes. Au nom de l’état d’urgence le gouvernement a annulé des manifestations, des meetings. Il a interdit la manifestation prévue demain en faveur des migrants. Pour l’instant il ne contrôle pas la presse et les journaux, remarquez qu’il n’en a pas besoin puisque les grands médias se mettent spontanément aux ordres, mais l’état d’urgence lui en donne la possibilité.
Et au-delà des pouvoirs accrus pour l’Etat et la police qui risquent de se retourner contre nous, il y a les signaux que toute cette politique sécuritaire envoie à la population et qui vont conforter le cours réactionnaire.
Toutes ces mesures qui pointent du doigt les étrangers, les immigrés, toutes ces mesures qui prônent la multiplication des contrôles, un renforcement des frontières ne peuvent qu’encourager la méfiance, la suspicion, le repli sur soi, l’intolérance. Elles vont au bout du compte dans le sens de ce que recherchent les terroristes eux-mêmes et surtout elles confortent tous les racistes, elles jettent ceux qui ont peur dans les bras des plus nationalistes.
Le gouvernement espère tirer profit de son nouveau cours sécuritaire. Mais c’est le FN qui en tirera le plus de profits.
Ces mesures ne seront pas seulement inefficaces, elles vont aggraver le climat nauséabond qui préexistait aux attentats où déjà il y avait de petits groupes qui attaquaient les migrants, où les identitaires d’extrême droite s’agitaient y compris contre l’extrême gauche. Demain, les mêmes s’en prendront peut-être à nos camarades de travail, aux membres de nos familles, à nos amis parce qu’ils sont étrangers ou suspectés de l’être par leur nom, leur couleur de peau ou leurs signes religieux.
Eh bien, il va falloir s’opposer à tout ce poison. Va-t-on laisser le FN et ses clones de la droite et du PS nous enfoncer dans ce climat guerrier et dans cette méfiance généralisée ? Va-t-on les laisser dire qu’il faut rejeter les migrants au prétexte que des terroristes peuvent s’infiltrer dans leurs rangs ? Il ne le faut pas.
Ces idées prennent d’autant plus facilement qu’en face, il n’y a pas assez de monde pour s’y opposer. Et ce n’est pas en faisant des leçons de morales républicaines que nous les combattrons. C’est en nous adressant aux travailleurs au nom de leurs intérêts.
Il est vital que nous, les travailleurs, quelle que soit notre origine, nous nous sentions une classe unie par nos intérêts pour nous défendre contre cette minorité qui nous exploite et plonge le monde dans la barbarie. Il est vital que nous retrouvions une conscience de classe, une conscience de nos intérêts communs par-delà la diversité de nos métiers, de nos origines, de nos statuts.
On nous rabâche que notre identité dépend de notre origine, de notre nationalité ou de notre confession. Mais un aspect essentiel de notre vie et de notre identité, c'est que nous sommes des travailleurs, des ouvriers, des employés, gardiens, aides-soignantes ou caissières. Notre condition de travailleur exploité nous unit, au-delà de nos différences.
Alors, il faut serrer les rangs, rejeter ceux qui veulent dresser un mur entre nous et affirmer notre conscience d'appartenir à une seule et même communauté, la communauté des travailleurs et des exploités. Une classe sociale qui n’a rien de commun avec ceux qui nous appellent aujourd’hui à l’union nationale contre le terrorisme, car ce sont ces mêmes dirigeants qui nous portent les coups, ici en France, en détruisant les droits des travailleurs, en permettant aux patrons de licencier sans entrave et sans pénalité, en laissant le chômage battre record sur record.
Ils en appellent à l’unité nationale, mais quand les travailleurs essayent de se battre comme à Air France, ils les traitent de voyous. Alors à cette fausse unité nationale opposons l’unité des travailleurs et des opprimés. L’unité d’une classe sociale, le camp des travailleurs qui ne pourra s'émanciper de l'oppression qu'en en détruisant ses racines, l'organisation capitaliste de l'économie.
Avant le 13 novembre, on nous expliquait à gauche, que l’essentiel était de lutter contre le Front national. Rappelez-vous, comment Valls expliquait que la France risquait, avec le FN de se fracasser. Que l’éventuelle élection du FN à la tête d’une région serait un « drame » et une « catastrophe » pour la France. Comment il en appelait au-dessus des partis, à faire le front républicain !
Mais il y a quelques jours, Hollande appellait Marine Le Pen à l’Elysée pour prendre auprès d’elle des conseils. Et le gouvernement a emprunté au programme du FN nombre des mesures d’urgence qu’il présente aujourd’hui.
Oui, c’est bien l’union sacrée avec le FN. Et demain, ils demanderont de faire barrage au FN dans les urnes ? Ils en appelleront au Front républicain ? Ils diront « tout sauf Le Pen » ? Tout cela c’est de la manipulation politicienne.
La même manipulation politique que l'on a subie en 2012 avec le « tout sauf Sarkozy ». Tout cela pour nous faire croire qu’il y a gouffre séparant tous ces partis. Tout cela pour faire peur aux travailleurs, quand c’est le PS lui-même qui est en train de porter les coups ! Tout cela pour nous faire oublier que c’est lui, le PS qui a fabriqué le FN en abandonnant son propre électorat !
Le PS, la droite et le FN sont rivaux, ils se battent pour aller à la mangeoire mais ils sont surtout les défenseurs et les complices de cet ordre social capitaliste. Ils défendent tous le point de vue du patronat. Ils ont la même arrogance, le même mépris de classe. Ils se concurrencent mais ils s’accordent pour jouer cette comédie électorale qui cache ceux qui dominent réellement la société, la grande bourgeoisie et le grand capital. 
L’influence du FN dans la classe ouvrière vient des peurs, du repli sur soi, du désarroi politique engendré par la trahison et les reniements de partis qui prétendaient représenter leurs intérêts. Tout cela est fondamentalement lié au fait que les travailleurs ne se battent plus comme il faudrait sur leur terrain de classe pour se défendre des attaques de la bourgeoisie, mais cela provient aussi du fait qu’ils ont cessé de se battre pour diffuser leurs valeurs au sein même de la classe ouvrière.  
Les bourgeois nous ressassent en permanence leurs valeurs républicaines, Liberté, égalité, fraternité, contre toute réalité. Eux-mêmes n’y croient pas un instant. En face, le camp des travailleurs se tait, les travailleurs, y compris les plus conscients ne mettent plus en avant les valeurs que leur classe représente.
Car oui le camp des travailleurs, la fraction des travailleurs consciente a toujours porté des valeurs propres aux exploités. Alors que la bourgeoisie a toujours prôné l’individualisme, la concurrence et le chacun pour soi, les travailleurs ont compris qu’ils avaient besoin de solidarité, d’organisation et de dévouement non seulement pour se battre contre l’exploitation, mais tout simplement pour survivre.
En se développant, le mouvement ouvrier a créé ses propres valeurs, contre celles des Rois, contre les Eglises qui ont toujours protégé les puissants et contre la bourgeoisie et son sacro-saint règne de l’argent. Tout en menant le combat quotidien, contre le travail des enfants, pour la journée de travail de 8 heures, les militants défendaient  l'idée de l'émancipation sociale, du progrès de toute la société, d’un monde libéré des superstitions et des préjugés.
L’internationalisme a toujours fait partie du capital du mouvement ouvrier. C’est en intégrant dans leurs rangs tous les travailleurs, d’où qu’ils viennent, quelle que soient leur langue, leur religion, leur couleur de peau que les travailleurs ont gagné leurs meilleurs combats. Ce faisant, ils ont fait reculer les idées racistes et xénophobes dans toute la société. Et l’honneur du mouvement ouvrier a été de militer contre toutes les formes d’oppression, pour l’émancipation des femmes, contre l’esclavage, pour la libération des peuples colonisés, contre l’apartheid.  
Ce capital a été peu à peu dilapidé par le PCF, qui en devenant stalinien, est aussi devenu nationaliste. Après avoir remplacé le drapeau rouge par le drapeau bleu blanc rouge et l’Internationale par la Marseillaise, PCF a versé dans le chauvinisme et les attaques anti-allemandes pendant la seconde guerre mondiale.
Ensuite les militants et le milieu ouvrier qu’il influençait ont été nourris aux diatribes de Marchais contre une Europe accusée de piétiner la souveraineté de la France ou aux appels pour le « produire français ». Et avec son obsession anti-allemande et  sa propagande cocardière, un Mélenchon en remet une louche. Mais aujourd’hui c’est Marine Le Pen qui prospère sur ce terreau.
Alors, sans attendre des luttes qui feront de nos idées une force capable d’ébranler la société bourgeoise, il faut se battre à nouveau pour diffuser les idées internationalistes et les valeurs propres au mouvement ouvrier parmi les travailleurs. Les idées de la lutte de classe qui constituent la seule boussole pour indiquer les intérêts des travailleurs.
Loin des calculs électoraux, il faut montrer aux nôtres, y compris à ceux qui s’égarent en regardant vers le FN, qu'il y a encore dans la classe ouvrière des femmes et des hommes qui connaissent la seule voie pour lutter contre les injustices et les inégalités de cette société : lutter contre la bourgeoisie, faire reculer l’exploitation pour finir par la supprimer totalement. Il n’y aura pas d’autre raccourci pour combattre le FN.
Faire entendre le camp des travailleurs, c’est porter les revendications immédiates qui permettraient au monde ouvrier de relever la tête. Mais c’est aussi œuvrer pour que renaisse un pôle de résistance au cours réactionnaire pris par la société.
On en mesure l’importance avec ces attentats, avec la montée du FN, avec cette pression à l’unité nationale et au nationalisme. On en mesure l’importance avec le cours de plus en plus inhumain pris par la société, dont le sort des migrants est bien significatif.
C’est passé au second plan de l’actualité, mais chaque semaine des dizaines d’enfants, de femmes et d’hommes meurent pour essayer de traverser la Méditerranée. Les survivants qui ont réussi à poser un pied en Europe, se heurtent encore aux murs et aux barbelés qui hérissent désormais l’Europe. Ils sont arrêtés, bloqués, forcés d’attendre dans des conditions infâmes quand ils ne sont pas internés dans des camps de rétention. Relâchés, ils reprennent leur marche forcée ou s’en remettent aux passeurs, risquant de mourir asphyxiés ou d’être parqués dans des bidonvilles comme celui de Calais.
En leur assurant la liberté de circulation et d’installation, les réfugiés se répartiraient d’eux-mêmes à l’échelle de l’Europe, ils pourraient s’appuyer sur des membres de leurs familles et sur toutes les bonnes volontés qui existent. Mais non ! Pour ne pas donner prise aux critiques de la droite et de l’extrême droite, le gouvernement socialiste barricade les frontières et aggrave les souffrances de centaines de milliers d’enfants, de femmes et d’hommes. 
Tout est ignoble dans cette politique. Ce tri, qui est fait entre les « vrais réfugiés », qu’on pourrait accepter et les migrants économiques, qu’il faudrait refuser. Ces centre appelés Hotspot, qui sont une façon de sous-traiter les migrants aux pays pauvres, à la Grèce, au Liban à la Jordanie ou à la Turquie. Comme si pour ces pays, ce n’était pas un problème autrement plus compliqué à résoudre que pour des pays riches comme l’Allemagne ou la France ! Les grandes puissances payent pour que ces centres soient le plus loin de chez eux. Exactement comme les municipalités bourgeoises payent pour ne pas construire de logements sociaux sur leur territoire.
Il n’y a pas besoin d’être révolutionnaire pour dire que la France peut faire mieux qu’accueillir  les 30 000 réfugiés sur trois ans promis par le gouvernement. Cela fait de réfugié qu’il n’existe de commune ! Tout le monde l’a rappelé, à d’autres époques, où la situation économique du pays n’était pas plus florissante, la France a su accueillir les réfugiés de la guerre d’Espagne, les boat people vietnamiens ou encore le million de pieds noirs qui est venu en France en catastrophe à la fin de la guerre d’Algérie.
Hier le gouvernement, comme la droite et l’extrême droite nous répétaient jusqu’à la nausée qu’on ne peut pas accueillir toute la misère du monde. Aujourd’hui ils vont nous dire qu’accueillir les migrants représente un danger parce que des terroristes pourraient se glisser parmi eux. Ils vont maintenant faire passer des victimes de la barbarie pour des assassins potentiels !
Ça aussi c’est une monstruosité. S’ils voulaient accueillir les migrants et vérifier leur identité, mais qu’ils organisent leur asile, qu’ils organisent des ponts aériens, qu’ils en finissent avec ces naufrages et ce sauve qui peut ! Les boat people ne sont pas arrivés en France à la nage. Leur transport à l’époque avait été organisé. Alors qu’on ne nous raconte pas n’importe quoi pour refuser ici l’asile aux migrants.  
Encore une fois, face à cette unanimité réactionnaire, il faut montrer qu’il y a des femmes et des hommes qui ne cèdent pas à  au repli sur soi, à la peur de l’autre. Qu’il y a des femmes et des hommes qui ne se trompent pas sur les responsables de la situation et qui se préparent à lutter contre la domination de la grande bourgeoisie et contre tout son système qui nous mène à la barbarie.
Tous ces évènements, toutes ces idées réactionnaires fleurissent sur le terreau d'un capitalisme qui dégénère. Crise économique, crise politique, crise écologique, crise migratoire, les dirigeants les plus puissants de la planète ne maîtrisent plus rien.
Cela saute aux yeux en matière internationale, j’en ai déjà parlé. Et regardez comment, même sur la question de l’écologie et du réchauffement climatique, ils sont incapables de trouver de véritables solutions. Dans le cadre de la COP 21, ils vont tous s’engager solennellement pour agir. Mais ils ne prendront aucun engagement contraignant ni pour leur pays, ni pour les grands groupes industriels qui sont les premiers pollueurs de la planète. Des trusts pour qui l’écologie, c’est bon pour se faire de la publicité et pour s’asseoir dessus comme le montre la fraude à grande échelle de Volkswagen.
Les dirigeants de la planète, les dirigeants des grands groupes capitalistes savent tout du problème et des conséquences catastrophiques pour des millions de femmes et d’hommes mais ils ne bougeront le petit doigt que si cela peut rapporter de l'argent aux capitalistes que s’ils trouvent le moyen de faire du business avec l’écologie. Eh bien il est urgent de renverser ce système complètement fou !
Si nous faisons le choix de défendre une politique  qui se place exclusivement sur le terrain de la classe ouvrière, c’est qu’elle est la seule classe qui peut s’attaquer à la racine même des problèmes, à l’organisation capitaliste de la société.
Mais pour en être capable, elle doit non seulement retrouver le chemin de la combativité mais aussi de la conscience de classe. Faire en sorte que cette conscience de classe redevienne la boussole des travailleurs est le fond de notre politique. C’est notre raison d’être.
Eddy a parlé des évènements d’Air France. Ils ont confirmé le caractère anti-ouvrier de tous les grands partis, du PS au FN, mais ils ont aussi réveillé la conscience de classe dans le monde du travail. Sans que cela n’ait été coordonné par aucun syndicat, par aucun parti politique, l’écrasante majorité des travailleurs s’est unie derrière les salariés d’Air France et contre le torrent de boue dont ils ont été victimes. Cela a été une réaction élémentaire, un même sentiment d’indignation, d’injustice et de dignité bafouée ; cela a été une réaction de classe, l’expression d’un sentiment de classe.
Mais entre un sentiment de classe et une conscience de classe solide, forte, capable de résister aux pressions de la société bourgeoise et d’orienter les travailleurs dans les combats qu’ils ont à mener, il y a un gouffre. C’est ce gouffre que pourrait remplir un parti ouvrier présent largement dans les classes populaires en incarnant dans toutes les situations politiques une politique propre aux travailleurs. C’est ce que nous visons.
Et c’est tout le sens de notre participation aux élections en général. Que les travailleurs s’affirment, de nouveau, comme une force politique, alors qu’ils sont aujourd’hui dispersés, déboussolés pour certains ne se fera pas en une élection. Ce processus peut prendre d’autres voies que celle des élections. Une révolte des travailleurs pourrait faire mûrir les consciences à une toute autre échelle et d’une toute autre façon. Mais il faut utiliser toutes les possibilités qui se présentent à nous pour progresser dans cette voie. Et là, dans 15 jours, il faut utiliser les élections régionales.
Il faut que le sentiment et les intérêts de classe qu’il recouvre et que l’on a vu lors des évènements d’Air France, trouve une expression politique. Si les travailleurs ne s’érigent pas en force politique, c’est la bourgeoisie et les partis à son service qui garderont le monopole de la parole. Et leurs mensonges sur le « coût du travail », sur la compétitivité, sur les 35 heures ou sur le code du travail auront libre court. Eh bien il faut que les travailleurs ne laissent pas leurs ennemis politiques parler à leur place.
Chaque élection doit permettre de montrer qu’il y a des femmes et des hommes qui se revendiquent du camp des travailleurs. Alors, profitons de ces élections régionales et de la présence des listes LO pour faire entendre le camp des travailleurs.
Dans tout ce contexte, notre participation aux élections peut paraître dérisoire. Beaucoup, avant même les attentats se désintéressaient de cette élection. Cela fait des années, des décennies que le monde du travail vit et s’enfonce dans cette précarité et i y en a eu des élections, il y en a eues des alternances. Alors oui les travailleurs en ont eu des occasions de vérifier que les élections ne changeaient pas leur sort.
Aujourd’hui avec les attentats et ce sentiment d’être démuni face à une société qui s’enfonce toujours plus dans la barbarie, ne peut que renforcer l’aspect anecdotique d’un tel scrutin et cette idée, que « tout ça ne sert à rien ».
Mais s’il n’y a pas à s’en étonner, il y a à convaincre. Il y a à convaincre que si, le vote pour les listes Lutte ouvrière a une utilité : celle de montrer qu’il y a des travailleurs qui ont compris, comme eux, que les grands partis ne représentent pas leur camp. Celle de rassembler politiquement les travailleurs conscients d’avoir des intérêts de classe à défendre.
Oh, le problème n’est pas d’être entendu de ceux qui gouvernent, car ces gens-là se moquent de ce que les électeurs peuvent signifier dans les élections. Mais il s’agit d’être entendu du monde du travail, il s’agit de montrer aux nôtres qu’une fraction  ne se résigne pas, qu’il y a un camp auquel ils peuvent se rallier s’ils n’acceptent pas la situation.
En déchirant ou en brûlant leur carte d’électeurs, en affirmant qu’ils ne marchent plus dans tout ce cirque, certains croient pouvoir se venger des partis qui les ont trahis et exprimer leur opposition radicale au système. Ils se trompent car en s’abstenant, ils se taisent. Et pire, elle donnera d’autant plus de poids à tous qui voteront pour le PS, pour la droite ou pour le FN. Et au bout du compte, ces abstentionnistes seront récupérés par les vainqueurs. 
Oui, la réalité, c’est que pour changer la vie des travailleurs, il faut inverser le rapport de force entre les travailleurs et la bourgeoisie et cela, seules les luttes collectives peuvent le faire. Mais faute de pression collective et d'intervention directe des exploités sur ceux qui gouvernent, toute la vie politique se résume à cela. Même aux yeux de ceux qui n’y croient plus, les élections constituent les principales échéances de la vie politique. .
Eh bien il faut que les travailleurs les utilisent, non pas pour faire de la politique politicienne, mais pour faire entendre leurs intérêts contre ceux du grand patronat. Pour affirmer leurs perspectives contre celles que veulent nous imposer les porte-parole de la bourgeoisie.
L’issue que nous indiquons aux travailleurs peut sembler lointaine. Et en même temps, elle est inscrite dans la société elle-même. La lutte de classe n’est pas une invention des communistes révolutionnaires, c’est la vie elle-même et c’est le moteur de l’histoire. Les travailleurs ne resteront pas indéfiniment l’arme au pied. Alors il faut reconstruire, continuer de lever le drapeau communiste car tôt ou tard les travailleurs chercheront le chemin pour un avenir meilleur.   
Je l’ai dit, nous sommes à contre-courant. Et dans ces élections nous ferons de petits scores. Mais c'est précisément lorsque les idées progressistes et révolutionnaires sont les moins en vogue, c’est lorsque la société va dans le sens contraire qu'il est important de les maintenir.
Ce n’est pas la première fois que le mouvement ouvrier connaît un reflux. Il y en a eu bien d’autres, des périodes de guerre, de crise, de répression où le combat devenait si difficile que la grande majorité abandonnait et perdait confiance dans sa capacité à changer les choses. Des périodes où seule une minorité résistait, des moments mêmes où elle ne pouvait plus résister et où elle se cachait.
Mais il y a toujours eu des femmes et des hommes qui ont conservé leurs idées et leurs convictions profondes et qui ont fini par les transmettre. Nous sommes les héritiers de ces minorités, les héritiers de leurs idées. Et nous devons avoir aussi leur courage, leur ténacité et leur dignité.
Etre minoritaire n’est jamais une position commode. Mais encore une fois, lorsque la pourriture du capitalisme ressort par tous les pores de la société, il faut être là et dire que cela ne passera pas par nous. Lorsque les intellectuels cèdent au conformisme, aux préjugés, lorsqu’ils se laissent emporter par la vague nationaliste, identitaire comme aujourd’hui, lorsque les voix progressistes s’éteignent les unes après les autres, il est vital pour l’avenir d’affirmer nos idées révolutionnaires. 
Ce qui nous caractérise, c’est cette confiance dans la classe ouvrière, cette confiance dans les exploités et donc cette confiance dans l’humanité. Cette idée que le capitalisme n’est qu’une étape dans l’histoire de l’humanité et qu’un jour nous en tournerons la page pour en écrire une nouvelle, autrement plus enthousiasmante.
Alors, ne craignons pas d’être minoritaires, portons haut nos convictions et soyons-en fiers ! Et au travers de ces élections continuons d’avancer dans la voie qui est la nôtre, celle de participer à la reconstruction du camp des travailleurs.
Alors je vous appelle à faire entendre le camp des travailleurs, à faire entendre les intérêts immédiats des travailleurs, l’interdiction des licenciements, l’augmentation des salaire et des pensions, le contrôle des comptes des groupes capitalistes comme Eddy l’a rappelé, mais aussi à faire entendre ce camp, profondément convaincu que l’avenir ne peut pas être ce monde hérissé de frontières et parsemé de dictatures féroces, ce monde où une minorité richissime emprisonne l’essentiel de l’humanité dans un océan de misère et de souffrances.
Aidez nous à faire entendre la voix de ce camp, votez et à faites voter pour la liste LO faire entendre le camp des travailleurs. 

lundi 16 novembre 2015

Quand la barbarie du monde nous rattrape

Au moins 129 morts et plus de 300 blessés ; les terroristes qui ont frappé vendredi soir ont tué froidement et méthodiquement le plus de femmes et d'hommes qu'ils ont pu : ceux qui étaient en terrasse, les spectateurs du Bataclan, ceux qui se trouvaient au Stade de France.
Ils ont tué indistinctement, au hasard, pour terroriser. Face à un tel déferlement de barbarie, on ne peut être que saisi d'horreur. Rien ne peut justifier de telles tueries. Ces actes viennent d'ennemis de toute l'humanité et par conséquent d'ennemis des travailleurs.
Alors que nous sommes tous bouleversés, les principaux dirigeants profitent de cette émotion pour que l'on se taise et se range derrière leur politique. Lundi après-midi, toute la classe politique s'est solennellement réunie en Congrès pour en appeler à l'unité nationale derrière elle. La veille, Hollande avait reçu Sarkozy et Le Pen à l'Élysée.
Ils nous parlent d'unité, mais est-ce que la droite et le FN vont cesser leur surenchère nauséabonde contre les musulmans et les étrangers ? Est-ce que le gouvernement mettra fin à ce climat de méfiance généralisée ? Bien sûr que non ! Avec l'état d'urgence et le durcissement des mesures policières, il faut s'attendre à la multiplication des contrôles au faciès et à la suspicion généralisée qui fera le lit des pires racistes.
Pour Hollande, Sarkozy et Marine Le Pen, « l'unité nationale » consiste à s'unir derrière eux pour faire la guerre. Même si la droite et le FN critiquent la politique de Hollande qui serait encore trop laxiste, ils nous ordonnent tous de faire bloc derrière l'État et de soutenir l'effort de guerre, d'accepter l'état d'urgence et la limitation des libertés. Et si on ne soutient pas cette voie guerrière, c'est qu'on est avec les djihadistes, accusent-ils !
Eh bien, ne nous laissons pas impressionner par ce genre de chantage ! Il faut dénoncer ET les terroristes, ET les responsabilités de l'État français.
Les djihadistes de Daech exercent une des dictatures les plus féroces qui soient dans les régions qu'ils dominent. Ils rackettent les populations, les forcent à vivre selon des préceptes moyenâgeux, réduisent les femmes en esclavage et liquident ceux qui ne pensent pas comme eux. Leurs victimes sont autant musulmanes que chrétiennes, preuve s'il en fallait qu'il ne s'agit ni d'un « choc des civilisations » ni « d'une guerre de religions » mais d'une lutte pour le pouvoir et pour les richesses de la région.
Mais ces monstres ne sont pas sortis de rien. Pour maintenir leur domination dans cette région du Moyen-Orient qu'ils avaient colonisée, les dirigeants des pays impérialistes n'ont jamais hésité à s'appuyer sur les pires régimes, sur des dictatures moyenâgeuses comme l'Arabie saoudite ou sur l'État d'Israël qui opprime le peuple palestinien.
Et lorsque cela les arrangeait, ils ont armé des groupes et man?uvré pour faire naître des oppositions. En Irak, les États-Unis ont renversé Saddam Hussein, détruit son armée et mis en place un régime qui a exclu les sunnites. On retrouve aujourd'hui ces derniers à la tête de Daech.
Les grandes puissances ont déclenché la « guerre contre le terrorisme » il y a 14 ans, après l'attentat du World Trade Center. À l'époque, il y avait un ou deux foyers terroristes. Aujourd'hui, il y en a des dizaines. Loin d'éradiquer le terrorisme, ces interventions impérialistes les nourrissent.
Il y a un mois, des terroristes frappaient en Turquie, faisant 97 morts. Il y a quinze jours, un avion russe se crashait sur le Sinaï : 224 morts. Jeudi dernier, à Beyrouth, une bombe a fauché 43 personnes. Quant à la guerre en Syrie, elle a déjà fait 250 000 morts. Alors, non, la barbarie n'est pas montée d'un cran depuis qu'elle a frappé Paris, elle nous a rattrapés.
La France ne peut pas être un îlot de sécurité et de paix dans un océan de misère et de guerres. Un monde où 67 familles possèdent l'équivalent de ce qu'ont, pour survivre, 3,5 milliards d'êtres humains, un monde où l'Afrique et le Moyen-Orient sont des eldorados convoités par les capitalistes mais des enfers pour leurs populations, ne peut qu'engendrer des monstruosités. On ne s'en débarrassera qu'en prenant le mal à la racine, c'est-à-dire à la domination de ce système économique fou.
Alors, ne nous laissons pas enrôler dans cette union sacrée des impérialistes ! Ne laissons ni Hollande, ni Sarkozy, ni Le Pen, parler en notre nom ! Il est vital que nous, les travailleurs, quelle que soit notre origine, nous nous sentions une classe unie par nos intérêts, pour nous défendre contre cette minorité qui nous exploite et plonge le monde dans la barbarie.
éditorial de Lutte ouvrière du lundi 16 novembre 2015

samedi 14 novembre 2015

Communiqué de presse

Un massacre atroce et inqualifiable

Communiqué
14/11/2015
Massacrer des gens dans une salle de spectacle, dans des bars et des restaurants, aux abords d’un stade ; ceux qui ont perpétré hier plusieurs attentats, à Paris et à Saint-Denis, ont voulu faire le maximum de morts, aveuglément. Ces attentats sont des actes ignobles. Nous exprimons notre émotion et toute notre solidarité avec les victimes et avec leurs proches. 
Quelles que ce soient les idées dont se réclament ceux qui ont perpétré ces attaques, ce sont des ennemis de tous les travailleurs. S’il se confirme qu’il s’agit d’islamistes, leur violence procède de la même barbarie que celle des djihadistes syriens ou irakiens, qui cherchent, par la terreur, à mettre en coupe réglée des populations entières, à réduire les femmes en esclavage et à liquider tous ceux qui ne pensent pas comme eux. 
L’horreur des attentats perpétrés à Paris et à Saint-Denis renforce ceux que leurs auteurs prétendent combattre. Ils renforcent l’État français, qui instaure l’état d’urgence et accroît les mesures policières. Ils renforcent l’extrême droite, ses discours haineux vis-à-vis des musulmans et des immigrés, et sa revendication d’un État plus fort. 
Nous partageons entièrement l’émotion de la population, et en particulier de tous les proches des victimes de ces attentats. Mais nous n’avons aucune solidarité avec l’État français et avec ses dirigeants politiques. Ceux-ci ont une large part de responsabilité dans les guerres qui ensanglantent aujourd'hui le Moyen-Orient, des guerres dont Paris a eu, hier soir, un écho sanglant. 
C’est pourquoi Lutte ouvrière n’ajoutera pas sa voix au concert de l’unité nationale. Nous ne partageons rien avec les Hollande, les Sarkozy et les Le Pen. Toute notre solidarité va aux victimes et à leurs proches. Nous poursuivrons notre combat pour un monde débarrassé de l’obscurantisme, de l’injustice, de la domination impérialiste et de tous ses avatars. 
Nathalie ARTHAUD

dimanche 1 novembre 2015

Réunion publique

Meeting de soutien de la liste 

Lutte Ouvrière Faire entendre le camp des travailleurs 

 (Ile-de-France)



avec Nathalie Arthaud  

vendredi 13 novembre à 20 h 30 

Grande salle de la Mutualité 
24, rue Saint-Victor Paris 5e métro Maubert-Mutualité
Entrée libre

Nathalie Arthaud sur France 3

lundi 12 octobre 2015

Communiqué de presse

Salariés d’Air France en garde à vue : la police et la justice au service de la hargne patronale
Après la hargne patronale, les aboiements serviles du gouvernement et de tous les leaders politiques de la gauche à l’extrême droite et le déchaînement médiatique, voilà la police et la justice qui se mêlent de l’affaire de la chemise déchirée, évidemment du côté patronal. Cinq travailleurs sont mis en garde à vue, des salariés de la division Cargo d’Air France qui travaillent au fret. C’est un des services auquel la direction de la compagnie a imposé le plus de sacrifices. Et ces travailleurs se sentent directement menacés par les réductions d’effectifs annoncés.
Après avoir essayé d’endormir les salariés d’Air France, de les diviser et de les démoraliser, la direction veut maintenant les mater. Tant que les travailleurs subissent l’exploitation et les licenciements sans renâcler, tant que le patronat porte les coups contre les travailleurs, les Sarkozy et les Hollande, la police et la justice ne trouvent rien à redire. Mais que les salariés essayent de rendre ces coups, qu’ils demandent des comptes au patronat et laissent éclater leur colère, et tout ce beau monde se ligue avec le patronat contre les travailleurs.
Les mêmes qui nous expliquent à longueur de journée que la lutte de classe n’existe plus, que les intérêts des travailleurs et du patronat concordent, prennent fait et cause pour le patronat contre les salariés, pour les licencieurs contre les licenciés, pour les exploiteurs contre les exploités. Alors, il faut arrêter toutes les poursuites à l’encontre de ces travailleurs qui n’ont fait que défendre leur seule richesse dans cette société, leur emploi. Et non aux suppressions d’emplois à Air France !
Nathalie Arthaud

Pour lire l'éditorial de lundi cliquer ICI

jeudi 8 octobre 2015

Air France : la direction tombe les masques... et la chemise

Lundi 5 octobre, les images du DRH d’Air France, chemise arrachée avec sa cravate autour du cou, escaladant un grillage, ont tourné en boucle sur toutes les télévisions. Les déclarations pour s’indigner de tels incidents n’ont pas manqué. Valls, le Premier ministre, s’est dit « scandalisé par les violences inacceptables », exprimant tout de suite « son soutien à la direction d’Air France ». Hollande a qualifié d’inacceptable ce qui s’est passé, tandis que la presse se déchaînait contre les salariés en colère. La photo du DRH, escaladant la grille torse nu, a fait le tour du monde. Tous s’indignent de cette chemise déchirée, la direction a annoncé qu’elle porterait plainte et on parle de licenciements disciplinaires. Mais tout ce monde-là oublie de s’indigner de ce qui est à la source de la colère des salariés : le chantage honteux fait par la direction d’Air France, et la menace de 2 900 suppressions d’emplois.
Ce lundi 5 octobre, de nombreux syndicats d’Air France, SUD, FO, CGT, Unsa, ainsi que les organisations syndicales de pilotes, d’hôtesses et de stewards avaient appelé à une journée de mobilisation. Malgré la campagne orchestrée par la direction et accentuée par la presse visant à diviser les travailleurs, en opposant personnel au sol, personnel navigant et pilotes, c’est plus de mille, peut-être deux mille travailleurs, toutes catégories confondues, qui étaient au coude-à-coude lors de ce rassemblement. Beaucoup se sont invités dans le bâtiment où se tenait le comité central d’entreprise, interrompant celui-ci pour protester contre l’annonce de la suppression de près de 3 000 postes de travail, sur les quelque 52 500 que comptait l’entreprise fin 2014. Ensuite, près de 1 500 travailleurs se sont encore rendus en manifestation à l’aéroport Charles-de-Gaulle 2, où les CRS les ont accueillis avec des grenades lacrymogènes.
La direction présente ces nouvelles suppressions d’emplois comme une réponse aux syndicats de pilotes qui n’ont pas obtempéré à ses injonctions de signer, avant la fin septembre, son plan d’austérité. En réalité, ce plan Perform 2020 est la poursuite du plan Transform 2015, qui s’est déjà traduit par la suppression de 8 000 emplois, une intensification de la charge de travail, de la flexibilité et un blocage des salaires depuis quatre ans pour toutes les catégories de personnel. La direction poursuit cette politique en y ajoutant un chantage auprès des pilotes : soit ils acceptent des heures de vol supplémentaires sans augmentation de salaire, ce que les syndicats estiment à deux mois de travail gratuit, avec en prime des temps de repos en escale réduits et une amputation des jours de repos, soit la direction taille encore dans les effectifs en fermant des lignes long courrier et en réduisant la fréquence d’autres lignes.
La direction espère ainsi instaurer un climat de crainte généralisée, monter les autres travailleurs contre les pilotes, en présentant ces mesures comme des représailles suite à leur attitude. Mais en réalité, tout le monde est dans le collimateur puisqu’il est question de faire disparaître, y compris par des départs contraints, plusieurs milliers de postes aussi bien parmi le personnel navigant que parmi celui au sol.
La direction use d’une vieille ficelle qui consiste à diviser les salariés en s’en prenant aux pilotes, présentés comme des égoïstes ne voulant pas rogner leurs prétendus privilèges. Elle bénéficie du soutien du gouvernement qui, comme l’a déclaré Macron, soutient les « réformes » de l’entreprise. Sapin, le ministre des Finances, s’en est pris à « une minorité », les pilotes, qui « par ses visions purement individuelles et corporatistes peut mettre en danger l’ensemble ». À l’unisson avec Juppé, qui a appelé les pilotes à prendre leurs responsabilités, Valls a estimé que « tout le monde doit faire des efforts, et bien sûr les pilotes au premier chef ». Tous relaient complaisamment la propagande du PDG d’Air France-KLM et appuient une attaque qui mérite une riposte de tous les travailleurs d’Air France.
Le rassemblement du 5 octobre a montré que le matraquage de la direction n’a pas empêché de nombreux travailleurs, toutes catégories confondues, de manifester leur colère contre ce énième plan d’austérité. C’est un encouragement pour les travailleurs et ce qui est arrivé au DRH est bien loin de semer la consternation dans les ateliers et hangars, où l’on commence à entendre chanter : « Tomber la chemise... ». (article LO)

mercredi 7 octobre 2015

Réponse à M. Valls...

« Le patronat n’a pas besoin, lui, pour exercer une action violente, de gestes désordonnés et de paroles tumultueuses ! Quelques hommes se rassemblent, à huis clos, dans la sécurité, dans l’intimité d’un conseil d’administration, et à quelques-uns, sans violence, sans gestes désordonnés, sans éclats de voix, comme des diplomates causant autour du tapis vert, ils décident que le salaire raisonnable sera refusé aux ouvriers ; ils décident que les ouvriers qui continuent la lutte seront exclus, seront chassés, seront désignés par des marques imperceptibles, mais connues des autres patrons, à l’universelle vindicte patronale. [...] Ainsi, tandis que l’acte de violence de l’ouvrier apparaît toujours, est toujours défini, toujours aisément frappé, la responsabilité profonde et meurtrière des grands patrons, des grands capitalistes, elle se dérobe, elle s’évanouit dans une sorte d’obscurité. »
Jean JAURÈS, discours devant la Chambre des députés, séance du 19 juin 1906.

Voilà un texte très actuel, merci de me l'avoir envoyé... à faire lire autour de nous !

mardi 6 octobre 2015

Le prochain Cercle Léon Trotsky

Il aura pour sujet :
Le réchauffement climatique, un révélateur de l’irresponsabilité du capitalisme
vendredi 9 octobre 2015 - 20h30 Docks de Paris-Eurosites
Avenue des Magasins généraux - Aubervilliers
Métro : Front Populaire - ligne 12 Participation aux frais : 3 euros

Solidarité avec les salariés d’Air France (communiqué de presse)

Je tiens à exprimer tout mon soutien aux travailleurs en lutte chez Air France, révoltés par l’annonce de 2900 licenciements dans leur entreprise.
Les images des dirigeants d’Air France fuyant le Comité d’entreprise, chemises déchirées, montrent que la colère a explosé. Mais que croyaient-ils ? Que les salariés d’Air France allaient tranquillement se laisser mettre dehors, aller pointer à pôle emploi et après aux restos du cœur, sans rien dire, sans crier leur colère ?
Les salariés d’Air France, que ce soient les personnels au sol, les hôtesses ou stewards ou les pilotes, ont déjà fait de lourds sacrifices, des sacrifices sur leur salaire et des sacrifices sur leurs conditions de travail. Et voilà que le chantage à la faillite de l’entreprise continue ! Voilà qu’ils sont maintenant menacés de payer de leur emploi la course aux profits de leur direction !
Macron et Valls ont eu des mots très durs pour condamner les salariés et aucun pour s’inquiéter de la violence faite à ceux qui risquent d’être précipités dans le chômage, dans un pays qui compte 6 millions de chômeurs. Depuis le début ils expriment leur total soutien aux licencieurs d’Air France. Ils montrent ainsi une fois de plus qu’ils sont corps et âme dans le camp du patronat.
Alors oui les salariés d’Air France ont de quoi être en colère !
Nathalie Arthaud

lundi 5 octobre 2015

Manifestation de dimanche 4 octobre à Paris

à bas l'Europe des murs et des barbelés !

Air France : grossier chantage patronal

Les pilotes ayant refusé à juste titre de travailler 100 heures de plus par an, avec moins de repos entre deux vols et sans gagner un sou de plus, la direction d’Air France lance une campagne de dénigrement relayée par les médias. Les pilotes seraient des « égoïstes », responsables des milliers de suppressions d’emplois que la direction d’Air France s’apprête à annoncer. Pire, ils mettraient en péril la survie de l’entreprise ! La direction croit-elle que plus le mensonge est gros et plus il a de chances d’être pris pour une vérité ?
En tout cas, les travailleurs d’Air France, toutes catégories confondues et sans se laisser diviser, ont intérêt à refuser ce chantage grossier de la direction et à riposter tous ensemble aux attaques contre les conditions de travail.

lundi 28 septembre 2015

Manifestation pour la liberté de circulation !

Lutte Ouvrière appelle à participer à la manifestation du dimanche 4 octobre pour la libre circulation des migrants.
La manifestation partira de la place de la Bastille à 15h.

lundi 21 septembre 2015

Après les élections grecques et la victoire électorale de Syriza et Tsipras... l'édito de Lutte Ouvrière

Tsipras met la Grèce en ordre de marche pour l’austérité
Avec plus de 35 % des suffrages exprimés, Syriza a remporté les législatives grecques. Tsipras est donc élu pour la seconde fois. Mais la vague d’espoir soulevée par la victoire de Syriza en janvier dernier a laissé la place à beaucoup de désillusions.
L’abstention de 44 %, un record en Grèce, en témoigne. Et comment ne pas comprendre ceux qui ont boudé les urnes quand leur vote de juin dernier -61 % contre le programme d’austérité- a été piétiné et utilisé pour faire la politique contraire ? Quoi d’étonnant qu’ils n’aient pas eu envie de choisir quand les deux grands partis présentaient le même programme d’austérité ?
Cette désillusion est aussi présente parmi ceux qui ont voté Syriza. Ils savent bien qu’une nouvelle cure d’austérité les attend. Tout ce qu’ils espèrent désormais, c’est qu’elle soit un peu moins dure avec Syriza qu’elle ne l’aurait été avec la droite.
Aux yeux de cette fraction de l’électorat populaire, Tsipras apparaît cependant toujours comme celui le plus à même de les protéger. Et même s’il a capitulé face aux grandes puissances, ils lui sont reconnaissants d’avoir essayé de s’y opposer.
Mais pour tous ceux qui ne se résignent pas, en Grèce comme ici, il faut tirer les leçons de l’échec de Tsipras.
Tsipras a certes été le premier dirigeant grec à contester le sort imposé à son pays par les créanciers, il a même été le seul représentant des pays pauvres d’Europe à le faire. Et si on peut lui reconnaître du courage politique et comprendre que certains parmi les classes pauvres de Grèce en soient fiers, il faut regarder les choses en face.
Que reste-t-il du Tsipras qui promettait d’arrêter l’austérité mortelle pour les classes exploitées de Grèce ? Que reste-t-il de celui qui voulait forcer les créanciers à relâcher leur emprise pour donner la priorité aux plus pauvres, aux travailleurs, aux retraités les plus modestes ? Une certaine image et beaucoup de paroles creuses. Car aujourd’hui Tsipras est la courroie de transmission de la purge ordonnée par l’Union européenne et le FMI. Il s’est engagé à baisser les retraites, à augmenter la TVA. Il va augmenter les impôts pesant sur les paysans, couper dans les dépenses publiques et privatiser tout ce qui peut encore l’être. Le tout, sous la tutelle de l’Union européenne.
Alors, comment en est-on arrivé là ? Comment Tsipras s’est-il battu ? Avec quelle politique, quels objectifs et quels moyens ? Tsipras n’a jamais visé la remise en cause de l’ordre capitaliste. Il n’a jamais contesté le remboursement de la dette grecque dans laquelle les classes populaires ne sont pour rien. Et, preuve qu’il ne voulait pas s’en prendre aux intérêts de la bourgeoisie, il n’a même pas mené la lutte dans son propre pays pour faire payer un tant soit peu la bourgeoisie grecque.
Son objectif, modeste, était d’obtenir un peu de marge de manœuvre de façon à pouvoir prendre quelques mesures qui auraient soulagé les plus pauvres. Il a bataillé auprès des créanciers. Il a bataillé dans les sommets européens et dans les cabinets ministériels. Il s’est servi du suffrage populaire et des élections pour peser dans les négociations. Rien n’y a fait !
Il faut que les travailleurs sachent que la bourgeoisie et les dirigeants européens sont impitoyables. Ils ne feront aucune concession, ils n’admettront une remise en cause de l’austérité que contraints et forcés par une révolte sociale. La solution est dans le camp des exploités eux-mêmes, dans leur capacité à se battre et à agir d’en bas en usant de toute leur force sociale. Dans le passé, c’est cette lutte de classe qui a réussi à repousser le mur de l’argent. Ce sera la même chose à l’avenir.
Il faut se méfier comme de la peste de tous ceux qui, en Grèce comme ici, prétendent faire le bien des travailleurs sans être prêts à combattre les intérêts de la bourgeoisie et sans expliquer que la classe ouvrière n’obtiendra rien sans se battre.
Tsipras fait partie de ces faux-amis de la classe ouvrière. Et que sa victoire ait été accueillie favorablement par tous les dirigeants européens le montre assez. Depuis que Tsipras s’est soumis à leur diktat, il est passé du rang de bête noire de l’Europe à celui d’homme politique « responsable » et « crédible ». Avec ces élections, tous les dirigeants, de Hollande à Merkel, misent sur Tsipras et sa capacité à « stabiliser » le pays, c’est-à-dire à imposer cette énième cure d’austérité.
Eh bien, espérons qu’ils se trompent ! Espérons que le monde du travail ne se laissera pas faire. Espérons que les travailleurs victimes du chômage et de l’abaissement de leur niveau de vie, les retraités qui vont subir la baisse de leur pension, les paysans qui vont voir leurs taxes doubler, réagiront.