dimanche 31 août 2014

Valls I, Valls II : une même politique au service des patrons !

Le gouvernement Valls a démissionné suite aux critiques de deux de ses ministres et Valls est chargé de constituer un nouveau gouvernement qui mènera la même politique que le précédent. Valls proclame qu’il ne changera pas de politique, tout comme Hollande qui dit vouloir aller « plus vite et plus loin » !
Ce n’est pas de l’aveuglement ou de l’inconscience. Hollande et Valls veulent poursuivre cette politique car c’est celle exigée par le patronat. Ils lui obéissent et veulent même aller au-devant.
Gattaz, le dirigeant du Medef, va tenir son université d’été avec Valls comme invité. Il s’est dit satisfait du « pacte de responsabilité » de Hollande et de ses dizaines de milliards d’euros d’aides au patronat, mais il le trouve insuffisant. D’après lui aussi, « il faut aller plus loin ».
Le prétexte est toujours le même, il s’agirait de favoriser la croissance car ce serait le seul moyen de créer des emplois. C’est sous ce prétexte que ce gouvernement comme les précédents verse des milliards au patronat. Pour cela il a taillé dans les dépenses de l’État utiles à la population, revu la législation du travail, facilité les licenciements, augmenté l’âge de la retraite.
Mais voilà, les patrons empochent les aides mais n’investissent pas, ne créent pas d’emplois et même licencient. Et Gattaz a le culot de dire que c’est parce qu’on n’a pas encore assez réduit les droits des travailleurs, pas encore fait tomber tout ce qui limite un peu l’exploitation. Et de prétendre que l’existence du Smic, de protections contre les licenciements, de « seuils sociaux » à partir desquels les patrons doivent organiser des élections de délégués du personnel et un Comité d’entreprise, seraient des contraintes insupportables.

mercredi 13 août 2014

éditorial LO de lundi 11 août : Leur égalité et la nôtre

À peine Manuel Valls avait-il déclaré à destination du patronat, sa volonté de mettre en place « le pacte de responsabilité, tout le pacte de solidarité, et même au-delà », que le Conseil constitutionnel annonçait qu’il annulait l’article premier de ce pacte, considérant qu’il était contraire à la Constitution. Le prétexte invoqué valait son pesant de cacahuètes. Le texte proposé par le gouvernement n’aurait pas respecté le principe d’égalité, du fait qu’une partie des salariés seraient un peu moins taxés que d’autres ! En réalité cette mesure avait été décidée in extremis par le gouvernement pour tenter de corriger, très à la marge, le fait que ce pacte de solidarité favorisait tellement les patrons que c’en était trop choquant.
Ce Conseil constitutionnel, organisme non élu, composé dans sa majorité de personnalités de droite parmi lesquels d’anciens présidents de la République comme Chirac, Sarkozy, et de quelques notables moins connus, a donc choisi, cette fois, une posture de gardien de l’égalité. Pas gênés ! Comme si l’égalité était de règle dans ce pays, pas plus que dans d’autres d’ailleurs.
Mais quelle égalité y a-t-il entre un grand patron et ses salariés ? Pas seulement sur le plan matériel mais en droit. Un patron peut décider de les licencier, en partie ou totalement, pour transférer ses capitaux dans d’autres régions, dans d’autres pays, voire les utiliser pour spéculer. Les salariés n’ont d’autre choix que de chercher un autre emploi, et de s’inscrire à Pôle emploi, rejoignant les millions de ceux qui y sont déjà. Cela est parfaitement légal, tout à fait constitutionnel.
De façon plus générale, cette inégalité est présente à tous les niveaux, et régit tous les aspects de la vie sociale. Ceux qui détiennent les capitaux décident de qui aura un travail et qui n’en aura pas. Ils ont même le pouvoir, de fait, de déterminer les taux des salaires en jouant sur la concurrence créée par le chômage, même lorsqu’il existe, comme en France, un timide encadrement des salaires minimum, de plus en plus contourné par nombre de patrons.