Voici mes principales interventions lors de ce conseil municipal :
- à propos du débat d'orientation budgétaire
- à propos de la réforme des rythmes scolaires
- une explication de vote sur des primes au personnel municipal
intervention lors du débat d'orientation budgétaire :
Le contexte national :
Je tiens d'abord à
souligner le contexte d'aggravation de la crise et du chômage dans
lequel se fait la préparation du budget de la commune.
Depuis l'an passé, la
situation politique au plan national a changé, puisque la majorité
de droite a été remplacée par une majorité de gauche. Mais ce qui
frappe c'est en réalité la continuité politique :
C'est toujours, comme sous
la droite, l'austérité qu'on impose aux travailleurs et aux classes
populaires, les milliards donnés au patronat et particulièrement
aux grands groupes.
Comme indiqué dans
le document préparatoire à ce débat d'orientation, la politique de
réduction des emplois et des budgets des services publics, baptisée
RGPP ( révision générale des politiques publiques) sous le
gouvernement Sarkozy, se nomme aujourd'hui, sous celui de Hollande,
MAP (modernisation de l'action publique). Les salaires dans la
fonction publique sont toujours bloqués et les suppressions
d'emplois se poursuivent puisque la moitié des départs en retraite
ne sont pas remplacés, comme avant.
Voilà une cause
supplémentaire de l'aggravation du chômage et particulièrement de
celui des jeunes. Et au bout du compte,
c'est l'aggravation de la pauvreté.
Dès le début de l'hiver
les associations qui collectent de l'aide alimentaire expliquaient, à
Draveil comme ailleurs, que leur stocks étaient réduits et qu'ils
ne pourraient faire face aux demandes.
Dans ce contexte de plus
en plus difficile, l'état et les collectivités locales se devraient
d'avoir les meilleurs services. En réalité c'est l'inverse qui se
passe.
Des services publics dégradés :
Les attaques
catastrophiques contre les services publics réalisées depuis des
années se traduisent pour les Draveillois par la suppression ou la
dégradation de leurs services publics : bureaux de poste de
quartiers fermés, comme aux Bergeries ou à Champrosay, urgences
surchargées que ce soient celles de Villeneuve-Saint-Georges ou de
l'hôpital Sud Francilien. Trouver un lit pour un proche est souvent
un parcours du combattant à cause des fermetures de lits, la
maternité a été fermée à Juvisy, l'hôpital Joffre-Dupuytren est
toujours menacé.
Pour les scolaires ce sont
des classes surchargées avec jusqu'à 30 élèves dans les écoles
de la ville dès la maternelle. Et il y aurait d'autres exemples...
à propos des baisses de subventions du Conseil Général :
Ce constat général pèse
de plus en plus sur les finances des collectivités. C'est ce que
vous indiquez en expliquant qu'il faut prévoir la baisse des
subventions du conseil général aux crèches.
Comme je l'avais expliqué
lors du précédent conseil municipal, c'est bien un choix politique
qui vide les caisses de l'état et celles des collectivités
territoriales. Cela n'enlève pas la responsabilités des élus
locaux qui, comme ceux du Conseil Général, l'approuvent et baissent
les subventions aux services publics.
Mais une fois encore,
comment la majorité municipale UMP peut-elle reprocher à la gauche
une politique qui consiste à faire payer la crise à la population
et à épargner ceux qui en sont responsables ?
Des choix budgétaires et politiques pour Draveil :
Pour les services
municipaux, des embauches supplémentaires et la suppression des
emplois précaires qui représentaient l'an passé presque la moitié
des effectifs devraient être une priorité.
De même que la rénovation
des écoles qui sont nombreuses à fonctionner avec des préfabriqués
mal isolés, comme à l'école Saint-Exupéry aux Bergeries, avec,
quand cela est nécessaire, l'augmentation de la taille des locaux
qui même refaits sont parfois trop petits (comme les locaux de
cantine de l'école Jaurès par exemple).
Pour les services publics,
il faudrait les étendre au lieu de sous traiter au privé : il
n'y a qu'à voir la difficulté pour obtenir un service acceptable
dans les cantines, conséquence d'une logique privée où l'on
cherche à faire des économies pour rémunérer les actionnaires.
Cantines, voirie, espaces
vert, collecte des déchets ou encore fourniture de l'eau, ce sont de
véritables services publics, au service de la population, dont nous
aurions besoin.
à propos du débat sur les rythmes scolaires, le report à la rentrée 2014 a été voté à l'unanimité, mais pas pour les mêmes raisons... voici mon explication de vote :
Depuis plusieurs semaines
la grogne monte dans les écoles du pays ; Les enseignants et
personnels ont été nombreux à faire grève sur la ville de Draveil à
l'occasion des journées de mobilisation contre la réforme du
ministre Peillon. Et il y a de quoi être en colère !
Car elle s'est accumulée
depuis des années. Cette colère est d'abord le résultat de la
politique menée par Sarkozy. C'est lui qui avait décidé en 2007,
sans aucune concertation et en 3 semaines, de supprimer le samedi
matin travaillé !
La casse du service
publique d'éducation avait continué avec la suppression de dizaines
de milliers de postes dans les écoles, à commencer par ceux de
professeurs spécialisés, les RASED, les conditions de travail se
sont détériorées (alors que les difficultés des élèves des
quartiers populaires augmentaient), et les salaires ont été gelés.
En guise de changement,
avec la nouvelle majorité socialiste, les enseignants ont eu droit à
un projet de réforme qui risque d'aggraver leurs conditions de
travail sans même une compensation financière, à la poursuite du
gel de leurs salaires, à aucune embauche véritable qui puisse
réduire un peu les effectifs des classes et aucune pour recruter de
nouveaux professeurs spécialisés, les RASED., .. sans compter le
mépris affiché du gouvernement et de certains médias.
Quels problèmes pose
cette réforme telle qu'elle est présentée aujourd'hui ?
Le choix d'augmenter
le temps de pause du midi ne fait qu'augmenter l'amplitude
journalière pour les élèves et pour les enseignants. Là aussi,
c'est un contre-sens !
Pendant les heures
qui ne seront plus des cours les élèves seront à la charge de
personnels d'animation : avec quel taux d'encadrement ?
Quelles formations et qualification ? Quand on sait la
précarité actuelle de ces personnels sur la commune, pas de quoi
non plus être rassuré.
Enfin, cette réforme
va coûter de l'argent aux collectivités alors que les dotations de
l'état à celles-ci diminuent. Le gouvernement fait le choix de
laisser une injustice s'aggraver entre commune riches et communes
pauvres.
Pour conclure, je voterai
bien sûr contre l'application de cette réforme, en solidarité avec
les personnels des écoles enseignants et agents qui viennent de se
mobiliser, contre 10 ans de casse de l'école par la droite et contre
le mépris de la gauche gouvernementale.
à propos d'une prime au personnel :
Une délibération avait pour objet d'accepter une prime de 15 euros mensuels pour tous les personnels de la ville. C'est loin de compenser le gel des salaires (imposé par le gouvernement UMP et par celui du PS) ni les hausses des prix, mais c'est déjà ça !
Dans la même délibération il y avait aussi la poursuite de la mise en place d'une prime "au mérite" : les conditions d'attributions ont été un peu améliorées suite aux interventions des élus CGT, mais cela reste une prime "à la tête du client" dont le principe est contestable. C'est pourquoi je me suis abstenu sur l'ensemble de cette délibération.