lundi 26 janvier 2015

Après les élections, les travailleurs grecs devront continuer à se battre

Que penser de la victoire de "Syriza" ? éditorial LO de lundi 26 janvier
« Syriza, c’est la sortie de l’euro, la fin de l’aide financière et le chaos », voilà en substance ce qu’a voulu faire croire la Troïka - le FMI, la BCE et Bruxelles - pour décourager les électeurs de voter Syriza. Eh bien, son chantage n’a pas marché. Le peuple grec ne s’est pas laissé impressionner. En votant massivement pour la gauche radicale, il a rejeté l’austérité et les sacrifices, il peut en être fier !
Depuis 2009, les Grecs ont vu leurs conditions de vie s’effondrer. Le chômage a triplé, les salaires et les pensions ont été diminués de 10, 20, 30 %. Des milliers de commerces ont fermé, le système de santé a été largement démantelé, des milliers de fonctionnaires ont été licenciés.
Sauf les quelques centaines de familles liées aux armateurs et au grand capital de la distribution et du bâtiment, toute la population a été frappée. Ingénieurs, cadres, ouvriers, fonctionnaires, tous ont subi les licenciements, les retards et les amputations de salaire. Incapables de faire face aux dépenses quotidiennes, leur vie a été bouleversée.
Des familles se sont habituées à vivre sans électricité, d’autres à se soigner auprès des associations humanitaires et certaines à se nourrir de soupes populaires. Les plans dits de « sauvetage » ont accordé aux banquiers les garanties qu’ils voulaient, mais la Grèce, elle, a été transformée en pays du tiers-monde.
Après cinq ans de descente aux enfers, la population ne se résigne pas aux sacrifices. C’est une leçon pour nous tous et un gage d’avenir.
Aujourd’hui, ses espoirs se tournent vers Syriza et son leader Tsipras. Mais suffit-il de faire confiance à ceux qui se hissent au pouvoir en promettant monts et merveilles ? Sûrement pas !
Nous sommes bien placés, ici en France, pour savoir que l’on a payé cher de telles illusions ! Car ce sont les espoirs mis hier dans de beaux parleurs comme Mitterrand, Jospin ou Hollande qui ont engendré la démoralisation, la dépolitisation et le succès actuel des démagogues d’extrême-droite dans les classes populaires.
En Grèce, les travailleurs en ont aussi fait l’amère expérience. En 2009, Papandreou, dirigeant du Parti socialiste, avait promis de « rompre avec la dictature des marchés financiers ». Une fois au pouvoir, il a veillé à ce que les banquiers soient payés en temps et en heure quoi que cela en coûte aux travailleurs.
L’histoire ne se répète pas à l’identique, mais il faut se préserver des erreurs passées. Ce n’est pas d’espoir dont les travailleurs ont besoin mais de conscience.
Tsipras a promis qu’il fera payer davantage les plus riches, y compris les armateurs et l’Église orthodoxe. Il a aussi promis de renégocier les termes de la dette auprès de la Troïka. À l’heure où tout le monde convient que cette dette ne pourra jamais être payée et que les cures d’austérité ont fait plus de mal que de bien, il obtiendra peut-être des créanciers qu’ils desserrent leur étau. Et avec une dizaine de milliards, il atténuera peut-être les souffrances des plus démunis.
Mais ce n’est pas ce qui sortira les Grecs de la misère et du chômage. Pas plus en Grèce qu’ailleurs, on ne peut créer des emplois et augmenter les salaires et les pensions sans remettre en cause les profits des capitalistes. Pour garantir des services publics de santé et d’éducation dignes, il faut faire payer les plus riches.
Il ne peut pas y avoir de miracle : on ne mettra pas fin à l’austérité sans en extirper ses racines : l’exploitation, le profit et le pouvoir des capitalistes. Et se fixer pour seul objectif de combattre les abus de certains capitalistes corrompus et voyous, comme le fait Syriza, c’est se vouer à l’impuissance.
Pour retrouver des conditions de vie dignes du 21ème siècle, il faut mener une lutte sans merci contre le pouvoir de la bourgeoisie et des financiers. Pour être victorieuse, cette lutte doit s’appuyer sur la force collective des travailleurs et sur leur action consciente car ils sont les seuls à pouvoir réorganiser la société en fonction des intérêts du plus grand nombre.
Ce n’est pas l’objectif de Syriza, mais ce doit être celui des travailleurs grecs. Ceux-ci n’ont d’ailleurs pas attendu les élections pour mettre en avant leurs exigences. Ils ont montré à maintes reprises leur combativité et leur détermination à se battre pour leurs conditions d’existence. Alors, tout ce que l’on peut leur souhaiter, c’est qu’ils continuent.
Si les élections permettent d’exprimer une opinion, elles ne permettent pas de changer le rapport de force avec les capitalistes. Pour cela, les seules armes des travailleurs grecs comme français sont celles de la lutte de classe, les mobilisations et les grèves. C’est de là, et non de Syriza, que peut venir le salut.

jeudi 22 janvier 2015

Quelques "brèves" sur l'actualité

Hollande a décidé de revenir sur 7 500 suppressions d’effectifs prévues pour le ministère de la Défense sur la période de 2015 à 2019, dont 1 500 dès cette année. De son côté, Valls a annoncé des embauches pour les services de renseignements et des achats d’équipement. Au total, le coût de ces mesures serait de plus de 735 millions d’euros sur les trois prochaines années.
Le gouvernement a précisé que ces dépenses supplémentaires seraient compensées par des économies dans d’autres ministères... Lesquels ? Forcément ceux qui s’occupent des services utiles à la population.
L’union nationale, ça sert aussi à ça : justifier l’austérité contre la population.


Après que Valls ait déclaré qu’il existait des zones d’apartheid en France, Sarkozy, invité sur France 2 mercredi soir, a fait mine de s’indigner de l’emploi de ce terme. Dans cette polémique politicienne, chacun essaye de retrouver son créneau traditionnel après la comédie de l’’union nationale.
Difficile de décerner le prix au plus hypocrite. Mais les uns et les autres se moquent de l’existence des ghettos sociaux que leur politique, celle des gouvernements, de droite et de gauche, ont contribué à créer !


Lors de ses vœux à l’Éducation, Hollande a annoncé la création de « réserves citoyennes », constituées de « journalistes, avocats et acteurs culturels », destinées à intervenir dans les établissements scolaires. Idée peut-être lumineuse, mais pas vraiment nouvelle. Et qui a le mérite de ne rien coûter.
​Pour juger de la réalité des efforts du gouvernement en faveur de l’école, il suffit de se rappeler qu’il y a quelques semaines, des établissement scolaires étaient obligés de faire grève pour ne pas sortir des réseaux d’éducation prioritaire, face au risque de voir leurs moyens diminués.

lundi 19 janvier 2015

Non à l’union nationale, oui à l’unité des travailleurs

Ovationné tant par la droite que par la gauche, Valls a donné le ton en déclarant solennellement devant l’Assemblée Nationale : « La France est en guerre contre le terrorisme, le djihadisme et l’islamisme radical ». Après avoir exploité l’émotion suscitée par les attentats, la classe politique veut créer un climat de guerre.
Non seulement les interventions militaires de la France au Mali, en Centrafrique et en Irak seraient justifiées mais il faudrait les intensifier et les étendre peut-être à la Libye ! Il serait non seulement nécessaire de mener la guerre à l’extérieur, mais il faudrait aussi la mener à l’intérieur, en renforçant les mesures policières et judiciaires ! Quand les terroristes veulent imposer leur loi par les armes et la terreur, les dirigeants dits « démocratiques » imposent la leur en attisant les peurs et en étouffant la critique au nom de l’union sacrée.
Eh bien, non ! Il faut combattre la politique du gouvernement et lutter contre celle des terroristes.
Les terroristes sont des apprentis dictateurs. Ils utilisent les divisions religieuses pour monter une fraction de la population contre une autre. Ils se moquent de faire partager de prétendues convictions, ils cherchent à imposer leur pouvoir par la terreur d’abord et avant tout sur ce qu’ils appellent leur « communauté ».
Les médias ont relayé les manifestations anti-Charlie au Pakistan, au Niger, en Turquie ou en Algérie, confortant l’idée « d’un monde musulman » en guerre contre la France. Mais il n’y a pas « un » monde musulman. Ni l’Algérie, ni la Turquie, ni le Niger ne se résument aux quelques milliers de fanatiques qui ont défilé.
Au Pakistan, en Irak ou au Nigeria, les victimes des groupes islamistes sont musulmanes autant que chrétiennes. Ce sont des paysans, des artisans, des travailleurs pauvres, des femmes soumises à une oppression féroce et réduites à l’esclavage. Ces djihadistes sont aussi corrompus et avides que ceux qu’ils prétendent remplacer. Il ne s’agit pas d’un « choc des civilisations » mais d’une lutte pour prendre le pouvoir et l’exercer contre la population et les travailleurs.
Alors, contre eux comme contre les racistes qui attisent les divisions, les travailleurs doivent reconnaître une seule et unique communauté, celle des travailleurs et des opprimés de tous les pays.
Il faut combattre et les terroristes et la politique des grandes puissances qui les enfante.
« Il faut bombarder l’Irak et la Syrie pour éradiquer le terrorisme », nous dit-on. C’était le même discours pour l’Afghanistan. Mais treize ans de guerre n’ont pas fait disparaître les Talibans. En Irak, c’est même la guerre menée contre le « terroriste » Saddam Hussein qui a fait naître et prospérer les bandes djihadistes.
Les pays riches sont responsables du chaos au Moyen-Orient et en Afrique. Ils sont responsables du pillage, de la misère et des divisions qui y règnent. Pour imposer leur domination, ils n’ont jamais hésité à s’appuyer sur les pires régimes, que ce soit les dictatures moyenâgeuses comme l’Arabie saoudite ou l’État d’Israël qui se fait le gendarme des intérêts des grandes puissances occidentales dans la région.
Non aux guerres impérialistes de la France et à l’ordre capitaliste qui nourrit le terrorisme !
En France, les appels à l’union nationale sont tout aussi pervers. Tous nous parlent d’unité nationale, mais les réflexions racistes, les attaques contre des mosquées et des musulmans se multiplient. Le rejet des immigrés et des Français issus de l’immigration s’exprime de plus en plus ouvertement sans qu’il n’y ait de levée de bouclier. Et quand Sarkozy et Le Pen expliquent que l’immigration et l’Islam posent problème, ils encouragent les racistes.
Le gouvernement s’inquiète qu’il y ait dans les quartiers défavorisés une minorité de jeunes qui ne « comprennent » pas les valeurs de la République. Mais dès leur plus jeune âge, ces jeunes sont victimes de l’inégalité, de l’injustice et du rejet. Quand ils ne sont pas marginalisés par l’échec scolaire, ils sont rejetés quand ils cherchent un emploi ou un logement. Et ce n’est pas en construisant des prisons, en renforçant l’armée et la police, qu’ils auront plus de perspectives.
L’exclusion, le communautarisme et la barbarie naissent d’un ordre social injuste qui se nourrit des inégalités et de l’exploitation et livre au chômage et à la misère une grande partie de la population.
Au-delà des différences d’origine, de nationalité et de religion, il est vital que les travailleurs aient conscience de former une classe unie. Car seule leur lutte pourra débarrasser la société du carcan capitaliste et apporter un début de réalité aux aspirations de liberté, d’égalité et de fraternité.
Editorial du 19 janvier 2015

samedi 17 janvier 2015

Le gouvernement pique dans la poche des chômeurs

Les « droits rechargeables » devaient, nous dit-on, améliorer la situation des chômeurs : si ils retrouvent un emploi, cela augmentera la durée de leurs droits à l’indemnité chômage. Mais cette loi est pleine de vices cachés. Si la durée d’indemnisation est effectivement augmentée, le montant des droits, lui, n’est pas recalculé.
Les travailleurs, nombreux, qui alternent CDD et période de chômage, temps complets et temps partiels, sont volés. Quand ils perdent, un emploi à temps plein ou mieux payé, ils ne sont pas indemnisés sur la base de ce dernier emploi. Ils retrouvent leurs anciennes indemnités, même quand elles ont été calculées sur la base d’un poste à temps partiel. Le gouvernement fait ainsi des économies sur le dos des chômeurs.
Il fait mine de découvrir aujourd’hui les méfaits de sa loi. Mais il n’est pas pressé de revenir en arrière. Au contraire ! Avec la loi Macron il va faciliter le droit des patrons à licencier, donc à fabriquer de nouveaux chômeurs.
(Brève du site LO)

vendredi 16 janvier 2015

Le prochain Cercle Léon Trotsky

Il aura pour sujet :
Développement des sciences 
et fondement des idées communistes
vendredi 23 janvier 2015 - 20h30 Théâtre de la Mutualité
24, rue Saint-Victor Paris 5e
Métro : Maubert-Mutualité - ligne 10       Participation aux frais : 3 euros

La faillite d’une société de classe

Élus et journalistes font mine de découvrir avec stupeur qu’une fraction de la jeunesse de ce pays, celle des quartiers populaires, enfants ou petits-enfants d’immigrés n’a pas toujours participé aux minutes de silence décidées par le Ministère de l’Éducation nationale. Et d’invoquer « l’échec de l’Ecole dans la transmission des valeurs républicaines ».
Mais comment ces jeunes, relégués, frappés par le chômage, parfois même avec des diplômes, contrôlés plus que d’autres par la police, pourraient-ils s’identifier à leurs mots creux sur la « République » ? Surtout quand ils sont rabâchés par des Hollande, Valls, Sarkozy, Le Pen.
Pour ne pas laisser des démagogues de tous poils et des activistes de l’islam intégriste manipuler cette jeunesse, l’école ne peut suffire. Il faut que, dans les quartiers, dans les entreprises, se lèvent de plus en plus nombreux des femmes et des hommes qui se battent au quotidien pour défendre les idées du mouvement ouvrier, les idéaux de solidarité de classe et, face aux nationalismes de toutes les obédiences, se revendiquent de l’internationalisme. Face à ces forces réactionnaires qui, chacune à leur façon, tirent toute la société en arrière, il faut des femmes et des hommes qui la tirent vers un avenir solidaire, fraternel, débarrassé de l’exploitation et des oppressions qu’elle engendre.

mardi 13 janvier 2015

Quelques "brèves" sur l'actualité

Utilisant l’émotion provoquée par les attentats en France, Fabius a annoncé que les interventions militaires françaises au Mali et au Moyen Orient seront renforcées Avec l’envoi du Charles-de-Gaulle et d’avions supplémentaires au Moyen Orient, les raids aériens multiplieront les destructions et les victimes civiles L’armée américaine vient d’ailleurs de reconnaître que ses bombardements en Syrie avaient tués des civils, ces civils qu’elle prétend protéger des exactions de « l’État islamique ».
La guerre contre le terrorisme sert d’alibi. Les troupes françaises sont engagées dans le sillage des troupes américaines, pour que Total, Dassault, Bouygues et compagnie puissent avoir leur part du pillage des richesses de cette région.


Multipliant viols et massacres de civils pour étendre leur « califat », les bandes armées de Boko Haram viennent de prendre la ville de Baga dans le nord du Nigéria.
Mais les troupes nigérianes censées les combattre, corrompues, alliées à des seigneurs de guerre locaux, ne valent pas mieux. En 2013, selon l’organisation Human Rights Watch, elles avaient brûlé 2000 maisons et tué 193 civils dans cette même ville de Baga. Quant à la « force multinationale », composée de soldats du Tchad et du Niger, elle a détalé devant Boko Haram.
Les dictatures au pouvoir au Nigeria, au Tchad ou au Cameroun, ont le même mépris des masses pauvres que les barbares que Boko Haram. Elles sont pourtant alliées aux grandes puissances dans leur lutte contre « le terrorisme ». Une alliance que ces grandes puissances ne récusent pas. Bien au contraire !

lundi 12 janvier 2015

Ne laissons pas nos ennemis de classe dresser les travailleurs les uns contre les autres !

L’horreur des attentats a bouleversé la population. Plusieurs millions de femmes et d’hommes ont exprimé leur indignation le week-end dernier. Mais au nom de l’unité nationale, les dirigeants se livrent à une récupération politique qui est un piège pour les travailleurs.
Oui, ces assassins sont des barbares. Ils ont décimé la rédaction de Charlie Hebdo au prétexte que ce journal avait commis un blasphème. Au passage, ils ont tué un ouvrier de maintenance et des policiers. Ils ont assassiné quatre personnes parce qu’elles étaient de confession juive. Ce ne sont pas seulement des ennemis de la liberté d’expression, ce sont des ennemis de la liberté tout court et, par là même, des ennemis de classe.
Il faut les combattre au nom des intérêts des travailleurs car la violence destinée à faire taire toute expression divergente frappera avant tout les classes exploitées, leur liberté de contester, leur liberté de s’organiser et de revendiquer, quelle que soit leur origine, leur confession ou leur nationalité. C’est ce qui s’est passé en Algérie lors de la terrible guerre civile des années 1990. Les mêmes s’étaient d’abord attaqués aux journalistes, puis aux féministes et aux syndicalistes.
Pour ces gens-là, la religion n’est qu’un instrument de lutte pour le pouvoir. Ils utilisent l’Islam et les divisions religieuses pour creuser un fossé de sang et s’imposer par la terreur comme les seuls représentants de ce qu’ils appellent leur « communauté ». Contre ces apprentis dictateurs, les travailleurs doivent reconnaître une seule et unique communauté, celle des travailleurs et des exploités de tous les pays.
Il faut rejeter tout appel à l’union sacrée. Comme le gouvernement américain avait exploité l’émotion du 11 septembre 2001 pour partir en guerre en Afghanistan puis en Irak, Hollande veut profiter de l’émotion pour justifier l’intervention au Mali, en Centrafrique et en Irak. Au nom de la lutte anti-terroriste, il veut légitimer par avance les aventures militaires à venir.
Mais qui sème la barbarie partout dans le monde ? Les bandes djihadistes qui terrorisent une partie du Moyen-Orient et de l’Afrique et qui cherchent à agir ici ne sont pas nées de rien. Elles sont le fruit de la politique infâme et des guerres perpétrées par les grandes puissances en Libye et en Irak pour imposer leur domination.
« La guerre est déclarée », entend-on depuis les attentats. Mais la France est en guerre depuis longtemps ! Les peuples palestinien et israélien vivent en état de guerre depuis un demi-siècle !
Les grandes puissances pillent, bombardent des régions entières pour les intérêts des groupes capitalistes. Elles sèment les frustrations, l’injustice et la terreur dans les pays opprimés. Aujourd’hui, c’est cette violence qui nous rattrape, car la barbarie engendre la barbarie. Pour la combattre, il faut remettre en cause la société capitaliste.
Dimanche, des millions de personnes ont manifesté pour la liberté et la tolérance. Et qu’entend-on de la part de Hollande, de Valls et de Sarkozy ? Qu’il faut plus de mesures sécuritaires, qu’il faut durcir les règles contre l’immigration. Et, pire, à entendre le FN, il faudrait la peine de mort !
Pour quelques crapules embrigadées par les filières terroristes, combien y aura-t-il de contrôles au faciès, de jeunes de banlieue confrontés au racisme et à la suspicion généralisée ? Ce dont on a besoin pour les jeunes, ce n’est pas de plus de prisons, première source de recrutement des djihadistes, c’est de travail, d’éducation, c’est d’une société qui offre des perspectives à chacun.
L’émotion légitime doit laisser place à la conscience et au combat de classe car tous les mécanismes d’un engrenage mortel pour les travailleurs sont en place.
Au nom de la lutte contre le terrorisme, on veut nous forcer à nous aligner derrière le camp des gouvernements prétendument démocrates mais qui mettent la planète à feu et à sang. Dimanche, Hollande a fait marcher une partie de la population derrière des dictateurs africains comme Bongo ou des terroristes d’État comme le Premier ministre israélien Netanyahou. Cela résume bien sa politique !
Eh bien, ne nous laissons pas embrigader dans cette union sacrée ! Ne laissons ni Hollande, ni Sarkozy, ni Le Pen parler au nom des travailleurs !
Nous sommes tous des travailleurs, quelle que soit notre origine. Il est vital que nous, travailleurs, exploités, opprimés, nous nous sentions une classe unie par nos intérêts pour nous défendre contre nos exploiteurs mais surtout contre un système capitaliste qui plonge l’humanité dans la barbarie.
(éditorial de LO du lundi 12 janvier 2015)

samedi 10 janvier 2015

Quelques "brèves" pour réfléchir, à propos de l'actualité tragique de ces derniers jours...


Les journalistes de Charlie hebdo étaient conscients des risques qu’ils prenaient en choisissant de dénoncer les cléricalismes de tous bords, les dogmes sociaux et moraux. Ils avaient pris le parti d’en rire et de faire rire des fanatismes d’où qu’ils viennent. Ils montraient par leurs dessins qu’ils n’adhéraient pas à l’ordre et à la politique décidés par les gouvernements de tous poils. Ils furent même admonestés, voire interdits, par des gouvernements qui supportaient mal leurs piques...
Quant on voit Hollande et ses ministres, une bande de politiciens allant de Le Pen à Valls, en passant par Sarkozy, laisser entendre en substance qu’ils seraient tous des « Charlie », cela aurait sans doute fait grincer les dents des Cabu, Charb et autres Wolinski et, on peut facilement l’imaginer, cela aurait valu des coups de crayons féroces et justifiés pour dénoncer l’imposture.
Autant nous sommes touchés par l’ignoble assassinat dont ils ont été victimes, autant on est en droit d’être écœuré par ces politiciens qui voudraient faire oublier qu’ils cautionnent d’autres massacres, en Afrique et au Moyen-Orient.

 Grandes manœuvres et mise au pas
Le gouvernement a le culot d’établir un lien entre l’engagement de l’armée française en Afrique et au Moyen-Orient et l’attentat dont a été victime l’équipe de Charlie Hebdo, pour justifier ses interventions africaines et au Moyen-Orient, pour justifier du même coup le renforcement des contrôles policiers dans certaines régions, qui risquent de rendre la vie plus difficile au quotidien à une fraction de la population laborieuse, avec une efficacité douteuse, les tragiques événements de ces derniers jours l’ont montré.
Faut pas marcher !

L’attentat contre Charlie Hebdo est exploité par des groupes d’extrême droite. Des imbéciles qu’ils inspirent s’en sont pris à des quartiers immigrés et à des mosquées.
Djihadistes intégristes et extrême droite raciste se nourrissent les uns les autres. Ceux qui attisent les haines entre les travailleurs sont nos ennemis. Des ennemis dangereux.

jeudi 8 janvier 2015

Contre un attentat barbare et contre ceux qui l’exploitent au nom de « l’unité nationale »

Lutte Ouvrière partage la profonde indignation provoquée par l’attentat commis le 7 janvier à Paris. Nous exprimons notre émotion et notre solidarité avec la rédaction de Charlie Hebdo et avec les proches des victimes, que pour certaines nous connaissions, ce qui nous touche d’autant plus.
Cet attentat est un acte ignoble. Il a visé des journalistes pour ce qu’ils ont dessiné et écrit, ainsi que ceux qui les protégeaient. Ceux qui emploient de telles méthodes ne sont pas seulement des ennemis de la liberté d’expression et de la liberté de la presse, ils sont par là même des ennemis des travailleurs, de leur liberté de s’exprimer et de s’organiser. Quelle que soit l’idéologie dont ils se réclament, leurs méthodes visent à imposer la dictature sur une population ou une fraction de population. Le terrorisme, qu’il soit employé par les États ou par des groupes cherchant à constituer un pouvoir d’État, vise à faire taire toute expression divergente, et il frappe toujours et surtout la liberté des opprimés de lutter contre l’exploitation qu’ils subissent.
En même temps, nous ne pouvons qu’être choqués par l’exploitation politique qui est faite maintenant de cet évènement par différents partis politiques et surtout par le gouvernement de François Hollande et Manuel Valls. En appelant à l’unité nationale à partir de cet événement, il cherche à restaurer dans l’opinion un crédit qu’il a largement perdu de par toute sa politique. Il veut en particulier justifier, par cet attentat attribué à ce qu’on appelle des « djihadistes », les interventions de l’armée française en Afrique et au Moyen-Orient.
En agissant ainsi et alors qu’il prétend les défendre, le gouvernement trahit la mémoire des journalistes assassinés eux-mêmes. Ils étaient non seulement des ennemis irréductibles des idéologies religieuses, mais aussi des anti-militaristes opposés à toutes les expéditions militaires. Mais de plus, par une opération qui au fond est symétrique de celle que voudraient faire les « djihadistes », le gouvernement voudrait imposer sa politique comme la seule possible. Or les manœuvres et les opérations militaires des puissances impérialistes, menées en Afrique et au Moyen-Orient pour faire prévaloir les intérêts des grandes sociétés occidentales, portent elles-mêmes une lourde responsabilité dans le développement de bandes armées sans contrôle qui agissent dans ces pays, mais qui cherchent aussi à agir ici.
C’est pourquoi Lutte Ouvrière ne participera pas à des manifestations visant à faire prévaloir une unité nationale dans laquelle pourront se retrouver différentes forces politiques, du Parti socialiste à la droite et au Front national. L’instrumentalisation de l’attentat à Charlie Hebdo de leur part, pour des objectifs auxquels les journalistes assassinés eux-mêmes étaient opposés, est indécente, sans oublier la façon dont certains de ces partis chercheront à l’exploiter dans un sens raciste et xénophobe. Il n’est pas question de nous retrouver au côté de partis qui portent une grande part de responsabilité dans la situation de crise et dans la montée de la barbarie à laquelle on assiste et dont l’attentat à Charlie Hebdo n’est qu’une manifestation de plus.
Lutte Ouvrière exprime encore une fois toute son indignation, sa solidarité avec les victimes et leurs proches, et continuera à lutter pour la liberté d’expression et de critique, à commencer par la liberté des travailleurs et de tous les exploités de lutter contre cette société capitaliste d’exploitation et d’injustice, que toute la politique de ce gouvernement vise à maintenir.
Communiqué de presse du jeudi 8 janvier 2015

mercredi 7 janvier 2015

L’attentat contre Charlie Hebdo : Un acte ignoble

Communiqué de presse de Lutte Ouvrière
Mercredi 7 janvier, une attaque à la mitraillette a pris pour cible l’hebdomadaire Charlie Hebdo lors de sa conférence de rédaction. À l’heure où nous écrivons, le bilan de l’attaque serait de 12 morts et quatre blessés graves.
Il s’agit d’un geste ignoble, quels qu’en soient les auteurs. Quelle que soit son inspiration politique, ce type d’action terroriste ne peut être le fait que d’ennemis des opprimés. Les assassinats individuels n’ont jamais fait partie des méthodes du mouvement ouvrier et au contraire, se sont toujours retournés contre les intérêts des travailleurs. L’attentat a visé des journalistes, semble-t-il choisis pour ce qu’ils ont dessiné ou écrit. Lutte Ouvrière s’élève vivement contre cet acte odieux et affirme sa solidarité avec les proches des victimes. Nous en connaissions certaines, et cela nous touche d’autant plus.

mardi 6 janvier 2015

Les hochets de Hollande

Pendant deux heures sur France-Inter, Hollande a poursuivi sa campagne pour se refaire une popularité. Il a agité deux hochets : le premier, lié à l’avenir de la planète, un classique pour des présidents qui cherchent comment faire diversion. Le second, c’est la taxe Tobin, une taxe sur les transactions financières dont on a parlé depuis des années sans que rien ne se fasse.
En ce qui concerne les travailleurs, il a brassé beaucoup d’air et prêché la patience : il faudrait juger de son bilan, c’est-à-dire du chômage, des salaires à la fin de son mandat. Les cinq millions de chômeurs et les quelques vingt millions de salariés apprécieront. Il faut souhaiter qu’ils perdront patience avant 2017.

Sur le même sujet, pour lire notre éditorial du lundi 5 janvier cliquer ICI.

jeudi 1 janvier 2015

Pour une « bonne santé », ne comptons pas sur le gouvernement !

Avec le mouvement de grève des médecins, les vœux de « bonne santé » prendront, cette année, une signification toute particulière. Car, oui, notre système de santé est en train de craquer par tous les bouts. Pour les médecins, la loi santé de Marisol Touraine, en particulier, la généralisation du tiers payant est la goutte d’eau qui fait déborder le vase. Le tiers payant serait une bonne chose, un soulagement, car avancer 23 euros est un obstacle pour nombre de familles. Mais, une fois de plus, le gouvernement cherche à redorer son blason avec une mesure populaire sans que cela lui coûte quelque chose. Et tout retombera sur le dos des médecins. Parmi eux, il n’y a pas que des spécialistes des dépassements d’honoraires et des sommités qui se font grassement payer. Il y a aussi les médecins traitants qui enchaînent des journées de 9 ou 10 heures et sont seuls à tout gérer. Ils craignent, en devant se faire payer par la Sécurité sociale et les quelque 300 mutuelles, des retards de paiements et un surcroît de travail administratif. Et on peut les comprendre ! Qui n’a pas été confronté aux erreurs ou aux retards de paiement de la Sécurité sociale ? Les problèmes rencontrés par les nouveaux retraités de Nord-Picardie ou du Languedoc-Roussillon pour toucher leur pension montrent assez que l’État ne donne pas aux organismes sociaux les moyens de fonctionner correctement. Alors, que les médecins traitants refusent de faire les frais d’un système qui marche de plus en plus mal est légitime. Les propos de certains médecins, jaloux de leur « liberté » et craignant « d’être transformés en salariés », sont choquants. C’est bien un préjugé de petit-bourgeois que de repousser avec horreur l’idée d’être salarié, alors qu’ils dépendent déjà, par tous les bouts, des organismes publics ! Quant à dire que le tiers payant « déresponsabilise » les patients, c’est insultant. Comme si les plus pauvres allaient voir le médecin par plaisir ! (édito LO du 29/12)
Pour lire la suite cliquer sur "Plus d'infos"