jeudi 30 octobre 2014

Manifestations après la mort de Rémi Fraisse


Un certain nombre d’organisations, dont le Nouveau Parti Anticapitaliste, le Parti de gauche et d’autres, appellent à manifester dimanche 2 novembre à Paris, à 15heures au départ de la Place Stalingrad, contre les violences policières qui ont causé la mort du jeune manifestant Rémi Fraisse, dimanche 26 octobre.
Lutte Ouvrière affirme sa solidarité avec tous ceux qui protestent contre cet assassinat.
(Communiqué de presse)

à lire, un article sur le projet de barrage de Sivens dans le Tarn :
http://www.lutte-ouvriere-journal.org/?act=artl&num=2413&id=2

mardi 21 octobre 2014

La mort d’un des leurs (à propos du décès du PDG de Total, une "brève" du site LO)

Que les proches du PDG de Total soient touchés par sa mort brutale, cela se comprend. Mais les déclarations venues des rangs des dirigeants des grandes entreprises et des ministres sont surtout un hommage à un des leurs. Un homme dévoué aux profits des actionnaires de Total, complice des coups tordus du groupe pour piller les ressources des pays les plus pauvres, reçu par tous les dictateurs corrompus prêts à signer des contrats, orchestrant des suppressions de postes.
Nous on pense surtout à tous ceux qui, chaque jour, sont victimes de leur travail, ceux d’AZF, comme ceux qui, aujourd’hui encore, meurent à petit feu, victimes de l’amiante ou d’autres maladies professionnelles.

Total n’est pas seulement le plus grand groupe du CAC 40, le plus riche, celui qui fait le plus de profit et qui a distribué 5,4 milliards de dividendes en 2013 à ses actionnaires. Et pourtant il échappe depuis deux ans à l’impôt en présentant des comptes en déficit dans l’hexagone.
Ne faisant pas, nous dit-on, de bénéfices en France, le groupe pétrolier devra attendre un peu pour toucher les 80 millions que va lui verser l’État au titre du CICE et du Crédit impôt recherche.
Les salariés qui ont vu leurs impôts monter en flèche sans avoir rien gagné de plus apprécieront à sa juste valeur cette prétendue justice fiscale qui ne profite qu’aux riches.

Victimes d’Ebola et du capitalisme (éditorial)

Après la mort d’un patient libérien atteint du virus Ebola dans un hôpital du Texas et la contamination de deux infirmières qui l’ont soigné, les États-Unis sont sur le pied de guerre. Et depuis qu’une malade d’Ebola a été soignée en France, le moindre cas suspect déclenche un emballement médiatique.
L’épidémie a démarré il y a près d’un an en Afrique de l’Ouest, où on compte 4 500 morts. Mais il a fallu que le virus atteigne les pays riches pour que leurs dirigeants s’en inquiètent. Tant que les morts étaient Africains, ils en faisaient peu de cas !
Aux États-Unis ou en France, les gouvernements se veulent rassurants. Les hôpitaux et le personnel seraient bien préparés pour empêcher toute épidémie. Mais il y a la théorie, les protocoles, le matériel à double ou triple protection… et la réalité.
À Dallas, le patient libérien s’était présenté à l’hôpital avec tous les symptômes d’Ebola. Il a été renvoyé chez lui avec des antibiotiques et du paracétamol. À cause d’une erreur de diagnostic ? Sûrement. Mais aussi parce que c’est la règle d’éconduire ceux qui n’ont pas d’assurance maladie, comme c’était son cas.
En France, cela ne se serait pas passé ainsi, nous dit-on. Mais on connaît la pénurie dans les hôpitaux, l’insuffisance de personnel, la surcharge de travail et les conséquences graves que cela peut entraîner.

samedi 18 octobre 2014

États-Unis : une première victime d'Ebola et de la loi du profit

Aux États-Unis, un premier patient est mort d'Ebola le 8 octobre. Deux semaines auparavant, Thomas Eric Duncan s'était rendu à l'hôpital de Dallas, au Texas, avec une forte fièvre, de vives douleurs abdominales, des vertiges, soit tous les symptômes d'Ebola. Duncan a aussi dit à une infirmière être arrivé du Liberia quelques jours plus tôt. Et cependant les urgences lui ont dit de prendre des antibiotiques et du paracétamol et l'ont renvoyé chez lui !
La vie de Thomas Duncan aurait-elle pu être sauvée ? Peut-être, si on considère qu'au moins trois autres malades, qui ont été traités du virus Ebola aux États-Unis, se sont rétablis. En tout cas, renvoyer Duncan chez lui était irresponsable, vu les risques encourus, non seulement par lui mais par toute la population.
Pourtant, les hôpitaux américains prennent ce type de décision des centaines de fois par jour aux urgences, en renvoyant chez eux les patients n'ayant pas d'assurance maladie. Les directions des hôpitaux mettent les médecins sous pression pour qu'ils rendent les soins plus rentables, au mépris du bien-être des patients. Et de nombreux patients sans assurance se voient refuser un traitement.
Non seulement les autorités ne voient pas les choses différemment, mais elles font preuve du même mépris envers les patients des classes populaires. Par exemple, après que Duncan a été hospitalisé, au lieu de fournir un vrai suivi médical aux quatre personnes qui avaient vécu avec lui, elles ont ordonné leur mise en quarantaine à la manière du Moyen Âge.
Les dirigeants américains ont également cherché à détourner l'attention du public. Des républicains ont exigé que les États-Unis ferment leurs portes aux étrangers - originaires de certains pays, bien sûr, en l'occurrence d'Afrique. Obama a fait la leçon aux autres pays. Cependant le cas de Dallas a révélé la faillite totale du système de santé américain à protéger la population du risque d'Ebola. Un mois après qu'Obama eut promis 3 000 hommes au Liberia, il n'y en a pas 300 ; il a promis 17 centres de traitement de 100 lits chacun, et pas un n'a commencé à être installé.
Les États-Unis ont une technologie médicale sophistiquée. Un responsable médical national, Francis Collins, directeur des National Institutes of Health (Instituts américains de la santé), a d'ailleurs expliqué qu'un vaccin contre Ebola serait déjà prêt si les budgets publics n'avaient pas été réduits. Et si Thomas Duncan et ses proches, qui sont maintenant assignés à domicile, étaient millionnaires, il est certain qu'ils auraient été traités différemment. Selon toute probabilité, ils auraient été accueillis dans une de ces suites dont les hôpitaux de luxe font la publicité auprès des patients cossus.
Une infirmière a contracté le virus après avoir soigné Duncan. Les autorités ont indiqué que le protocole de soins n'avait pas été respecté. Mais, comme l'a révélé un de leurs syndicats, des infirmières interrogées ont répondu à 76 % que leur hôpital ne leur avait indiqué aucun dispositif pour l'admission de patients potentiellement infectés. 36 % des hôpitaux ne disposent même pas des masques et des vêtements de protection adéquats.
Aujourd'hui, plus que jamais auparavant, l'humanité aurait les moyens de prévenir, de soigner et de guérir les malades, et de contenir les épidémies, si elle n'était pas gouvernée par un système basé sur le profit.
(D'après le journal trotskyste américain The Spark)

dimanche 12 octobre 2014

Budget de la Sécurité sociale : le gouvernement vole les malades, les familles et les retraités


À partir de mi-octobre, la loi de financement de la Sécurité sociale va être discutée au Parlement, mais le gouvernement a déjà livré les grandes lignes et le détail de ce qu'il voulait imposer : vider les poches des malades, des familles, des retraités, pour donner le fruit de son vol aux entreprises et à leurs actionnaires.
C'est pour montrer son opposition à ces mesures, depuis longtemps prévisibles, que la CGT a appelé à manifester le 16 octobre, appel pour l'instant bien timide.
En tout, les mesures concernant la Sécurité sociale devraient rapporter 9,5 milliards, sur les 21 milliards d'économies promis en 2015 sur l'ensemble des dépenses publiques (État, collectivités locales et Sécu).
Pour ce faire, la panoplie déployée par les ministres, à coups de centaines de millions, est impressionnante. Pour les familles, en particulier les moins aisées, ils ont prévu des congés parentaux amputés, des places de crèches supprimées (bien que promises), l'allocation de naissance du deuxième enfant divisée par trois, les aides pour garde d'enfant rabotées, les allocations familiales diminuées.
Pour la branche maladie, et donc la santé, les économies se montent à 3,2 milliards d'euros pour 2015, avec en prime l'hypocrisie des ministres. Ainsi Marisol Touraine a promis qu'il « n'y aura pas de diminution des remboursements ou de restriction de la prise en charge de nos concitoyens ». Menteuse ! Pour éviter de parler de suppressions de postes à l'hôpital, elle dit « mutualisation des moyens » ; aux suppressions de lits, elle préfère « le virage vers l'ambulatoire » ; dans sa bouche, les restrictions de médicaments s'appellent « le bon usage des soins »...
Quant aux anciens, ils ne sont pas épargnés : au nom d'une « CSG plus équitable », le gouvernement prévoit que 460 000 retraités verront leur taux de cotisation passer de 3,8 % à 6,6 %. Pour les concernés, cela représentera donc une baisse de revenu d'environ 3 %. Quand le gouvernement voudra, encore une fois, augmenter la CSG de l'ensemble des retraités et l'aligner sur le taux des salariés à 7,5 %, il parlera certainement encore une fois d'équité.
(Article LO)

samedi 11 octobre 2014

Hôtels Park Hyatt Paris : la grève a payé


Les travailleurs employés en sous-traitance dans les hôtels Park Hyatt, femmes de chambres, gouvernantes et valets, ont gagné, en une semaine de grève, des augmentations de salaire et une amélioration des conditions de travail.
L'accord signé au Park Hyatt Vendôme énumère toute une série de mesures, parmi lesquelles une hausse de 2 euros du salaire horaire, en deux fois, soit une augmentation mensuelle d'un peu plus de 300 euros brut, diverses primes dont une en fin d'année, une diminution de la cadence de travail, une participation de l'employeur à la mutuelle santé équivalant à 60 % et d'autres avantages concernant la durée du travail, le paiement des heures supplémentaires, etc. Les travailleurs du Park Hyatt Madeleine ont eu également satisfaction.
Même s'ils n'ont pas obtenu l'embauche directe par les palaces qu'ils réclamaient, c'est une victoire sur des patrons habitués à payer des travailleurs 1 000 à 1 200 euros par mois pour entretenir des chambres à 1 000 euros la nuit, ou des suites à plus de 10 000.
Les grévistes ont choisi le moment pour déclencher leur mouvement : celui de la préparation de la « fashion week », cette semaine internationale des créateurs de la haute couture. C'est le moment où les palaces voient arriver les organisateurs du monde du luxe, avant de recevoir leurs richissimes clients. Et les patrons de ce monde feutré détestent perdre de l'argent, bien sûr, mais détestent aussi se voir publiquement contestés par des travailleurs en lutte, déterminés à gagner... et qui ont gagné.
(article lo)

vendredi 10 octobre 2014

Comment est fixé le prix des médicaments ?


En France, le Comité économique des produits de santé (CEPS), un organisme interministériel créé en 2005, négocie le prix d'un médicament avec le laboratoire fabricant sur la base d'avis scientifiques de la Haute autorité de santé (HAS). Elle juge l'efficacité intrinsèque du médicament (service médical rendu) et son intérêt par rapport aux traitements existants (amélioration du service médical rendu). Le prix négocié tient aussi compte du niveau de vente prévu par le laboratoire.
Pour les produits récents, et même pour ceux qui ne sont pas jugés innovants, le CEPS accorde généralement les prix élevés que les laboratoires demandent sous prétexte de dépenses de recherche et développement. Pour les produits jugés les plus innovants, le prix en France doit être équivalent aux prix pratiqués en Grande-Bretagne, Allemagne, Espagne et Italie, et il est protégé pendant cinq ans.
Enfin, une série de clauses entre l'Assurance-maladie et les laboratoires restent strictement confidentielles, secret commercial oblige. D'après les laboratoires, leur divulgation pourrait avoir des conséquences sur le cours de l'action en Bourse... Pour les médicaments comme pour le reste, la transparence n'est pas de mise.

jeudi 9 octobre 2014

2 000 milliards de dette : qui en profite et qui paye ?


La dette publique de la France a dépassé les 2 000 milliards d'euros. Elle était évaluée à 2 023 milliards fin juin 2014. Ce n'est pas très loin du PIB du pays, c'est-à-dire le total de la richesse qui y est produite en un an. Autrement dit, l'endettement équivaut, à peu de milliards près, à une année de production et à 100 % du PIB.
La dette publique a toujours existé. Mais son historique relativement récent est plein d'intérêt. La dette a quasiment doublé en une dizaine d'années. En 2007, année où Sarkozy a accédé à la présidence, elle atteignait environ 1 200 milliards, ce qui était déjà beaucoup. Fin 2012, année où il l'a quittée, on approchait les 1 800 milliards, soit 600 milliards de plus en cinq ans. Cet énorme bond en avant découle de la crise bancaire de 2008 et du renflouement massif des trésoreries bancaires.
Ceux qui détiennent la dette de l'État sont, pour un tiers, des établissements de crédit et des sociétés d'assurances français, et pour les deux tiers des fonds de pension, des assurances, des banques, etc. d'autres pays. Pour le moment, les taux d'intérêt étant très bas, les intérêts de cette dette sont relativement supportables. Ils représentent quand même 45 milliards d'euros chaque année, que l'État paye à ces banques et autres établissements prêteurs, et qui représentent pour eux un revenu substantiel et sûr... et une énorme ponction payée par l'ensemble de la société.
(Article de Lutte Ouvrière)