Lors du conseil municipal de Draveil du Lundi 17 décembre 2012, la majorité municipale (de droite) a proposé une motion contre la baisse des dotations du Conseil Général de l'Essonne aux crèches municipales. L'opposition socialiste/verte a justifié la décision du Conseil Général, l'élu du Front de Gauche demandant le report du vote...
Voici ma déclaration lors de ce même conseil, en tant qu'élu de Lutte Ouvrière :
La motion qui nous est présentée par la majorité
municipale UMP soulève effectivement un problème important :
celui du financement des services publics dans les communes dans le
contexte d'une politique d'austérité. Ce problème n'est pas
nouveau mais s'aggrave aujourd'hui.
Depuis des années, les gouvernements n'ont cessé de
diminuer les dotations et subventions aux communes ou aux communautés
de communes, alors que celles-ci s'appauvrissaient sous les effets de
la crise et du chômage croissant. La suppression de la taxe
professionnelle, jusqu'alors payée par les entreprises aux communes
qui les accueillaient, est loin d'avoir été compensée
intégralement, contrairement aux engagements de Sarkozy.
Aujourd'hui, le gouvernement socialiste s'inscrit dans la continuité
de la politique précédente. Sous prétexte de redressement des
comptes publics, Hollande explique que « des efforts seront demandés
à tous, et donc aussi aux collectivités locales ». On le sait :
quand il dit « tous », il exclut par avance les grands patrons
auxquels on propose des cadeaux et subventions de toutes sortes sans
contrepartie. En revanche, en oubliant que les communes, les
départements et les régions ont dû faire face à des obligations
qui étaient il y a quelques années encore du ressort de l'État,
les travailleurs de la fonction publique territoriale sont désignés
comme étant trop nombreux et coûtant trop cher. Les dotations de
l'État aux collectivités locales doivent donc diminuer, de
1,8 milliard d'euros dès l'an prochain et de 2,25 milliards
en 2014-2015. Le chiffre de dix milliards d'économies
supplémentaires à réaliser dans les années prochaines a même été
avancé par Hollande.
Dernièrement, l'État a mis à la charge des communes
les frais liés à la réforme des rythmes scolaires à l'école.
Cela vient s'ajouter aux autres charges existantes auxquelles les
municipalités doivent faire face, comme les crèches, les haltes
garderies, les équipements divers indispensables à la vie
quotidienne des populations (transports, aides à domicile, etc.). Il
s'agit là de services utiles, irremplaçables pour la population,
particulièrement dans les communes les plus populaires, c'est-à-dire
aussi les plus pauvres.
Le gouvernement veut imposer l'austérité à tous les
niveaux et la faire appliquer par les responsables des collectivités
territoriales comme par les maires, y compris socialistes et
communistes. A eux effectivement de le refuser.
Pour autant, je ne voterai pas cette motion car que
propose-t-elle ? Elle n'est qu'une tentative de faire un « coup
politique » de la part des politiciens locaux de droite contre
ceux de la gauche. Tout cela est bien hypocrite, car dans le fond, la
droite comme les socialistes au pouvoir sont d'accord : pas
question de faire payer les riches... Le gouvernement actuel, comme
le précédent, fait payer les conséquences de la crise aux
travailleurs, à la population et aux collectivités locales.