lundi 23 février 2015
Macron et Valls : les démolisseurs des droits des travailleurs
Le recours au 49.3
par le gouvernement pour faire passer la loi Macron et la motion de
censure de l’UMP ne furent qu’un concentré de comédie et d’hypocrisie
politicienne.
Les médias l’ont rappelé : en 2006, Hollande, alors qu’il était dans
l’opposition, avait dénoncé le r ecours au 49.3 par le gouvernement de
droite comme « une brutalité, un déni de démocratie, une manière de freiner ou d’empêcher le débat parlementaire ». Un des députés PS de l’époque, Manuel Valls, en demandait même l’abrogation…
Aujourd’hui, les rôles sont inversés, et c’est la droite qui donne
des leçons de démocratie... Jusqu’à ce qu’elle revienne au pouvoir et
marche sur ses propres boniments concernant la « représentation populaire ».
Hypocrisie encore quant aux prétendues divergences politiques sur la
loi Macron. À commencer par les députés « frondeurs » et ceux d’Europe
écologie qui ne pouvaient pas voter cette loi du fait de désaccords trop
importants. Mais, dès que les choses sont devenues sérieuses, ils sont
rentrés dans le rang ! C’est une leçon dont il faut se souvenir car on
ne peut pas accorder sa confiance à des politiciens aussi prompts à
trahir leurs convictions pour conserver leur strapontin.
Du côté des députés de droite, ce fut la même hypocrisie. Ils ne
peuvent pas se plaindre de ce que Macron et Valls reprennent leur
politique, alors ils leur reprochent de ne pas aller assez vite.
Quant à Valls, ce petit jeu lui a permis de montrer que rien ne
l’arrêtera dans ses réformes pro-patronales et surtout pas les états
d’âme de quelques socialistes qu’il dénonce comme attardés.
Cette comédie est écœurante et ne peut pas dissimuler le fond : la
droite et la gauche se succèdent pour imposer des lois toutes plus
anti-ouvrières les unes que les autres.
La loi Macron n’est pas encore passée au Sénat que Valls lance une
nouvelle loi avec Rebsamen, le ministre du Travail. Tous deux ne s’en
cachent pas, il s’agit d’adopter les propositions du Medef sur les
seuils sociaux et le « dialogue social ».
Avec Hollande, le patronat aura été comblé. Le Medef voulait une
réforme des retraites, il l’a eue. Il voulait une baisse du coût du
travail, il l’a obtenue avec le crédit d’impôt compétitivité. En prime,
avec le pacte de solidarité, le gouvernement lui a même servi une baisse
d’impôt.
Mais il y a une chose à laquelle le patronat rêve depuis longtemps :
pouvoir négocier « librement » de patron à salarié, de façon à profiter
de sa position de force et passer outre les limitations imposées par le
code du travail.
Et là encore, le gouvernement s’y est engagé. La loi de juin 2013 a
donné le droit aux employeurs de déroger au code du travail s’ils
parvenaient à faire signer des accords d’entreprise. En refusant par
exemple d’inscrire dans sa loi, au nom du dialogue social, la majoration
salariale pour les salariés qui travailleront le dimanche dans les
zones touristiques, Macron continue dans la même veine.
Macron a d’ailleurs salué les bons résultats de Renault et de Peugeot en louant le dialogue social. « Les efforts ont payé ! »,
a-t-il dit. C’est sûr, entre les suppressions d’emplois, le blocage des
salaires, l’allongement du temps de travail et l’augmentation des
cadences, les ouvriers en ont fait des efforts. Mais ce n’est pas pour
eux que ça paye, c’est pour les actionnaires !
Contrairement aux mensonges des perroquets du Medef que sont Macron
et Valls, l’entreprise n’est pas le lieu où patron et salariés se
serrent les coudes et se partagent les fruits de la réussite. Elle est
le lieu de la lutte de classe, le lieu où le patronat se bat pour
accroître l’exploitation, et les salariés pour la faire reculer.
Moins de code du travail, moins de recours en justice, place aux
accords d’entreprise… tout en affaiblissant la représentation syndicale
dans l’entreprise : le gouvernement livre les salariés à la férocité
patronale.
Face au pouvoir d’un patron, un travailleur isolé est forcément
perdant. Le seul moyen de contrebalancer son pouvoir et la puissance que
lui confère son argent, c’est la force collective des travailleurs et
leur organisation.
Tout au long de décennies de rapport de force, cette force collective
a arraché à la bourgeoisie des lois sociales. Même s’il a toujours
fallu se battre dans les entreprises pour qu’elles soient appliquées,
elles n’en sont pas moins un précieux point d’appui pour les salariés.
Maintenant que la bourgeoisie se sent assez forte pour le faire, elle
veut tout liquider avec la complicité du gouvernement. Il faut s’y
opposer et cette opposition ne peut venir que des travailleurs
eux-mêmes.
jeudi 12 février 2015
Grèves contre les suppressions d'heures et de postes chez les enseignants
Les enseignants du collège Delacroix à Draveil et du lycée professionnel Alexandre Denis de Cerny étaient en grève aujourd'hui pour protester contre la suppression de moyens prévue à la prochaine rentrée.
Concrètement, bien que le nombre d'élève augmente, ce sont tous les groupes en sciences ou en langues, ou encore la possibilité de travailler en demi-groupe en atelier, qui sont supprimés !
Après la visite aux établissements voisins le matin, les grévistes se sont donnés rendez-vous devant l'Inspection d'Académie à Evry formant un cortège dynamique qui s'est fait entendre.
Alors que les discours officiels font de l'Ecole une priorité, la réalité est tout autre puisque les moyens ne suivent pas la hausse des effectifs, et cette situation est générale, bien au delà de ces deux établissements mobilisés.
Alors toutes les raisons de faire grève sont là. Les suppressions de postes, les conditions de travail qui se dégradent mais aussi les salaires bloqués... les raisons du ras-le-bol sont nombreuses !
Rendez-vous est pris début mars pour remettre ça si leurs demandes ne sont pas satisfaites.
samedi 7 février 2015
SNCF Brétigny : la direction nie l'évidence
La SNCF remet en cause les résultats, accablants pour elle, de
l'expertise réalisée après l'accident ferroviaire de Brétigny qui avait
fait sept morts en juillet 2013. Faisant mine de s'interroger sur
le sérieux de cette expertise, elle insinue que les boulons mis sous
scellés lors de l'enquête ne seraient peut-être pas les bons.
Ces boulons étaient censés fixer l'éclisse, une sorte d'agrafe entre
deux rails, dont le retournement est à l'origine de l'accident. Les
experts ont estimé que sur les quatre boulons en cause,
trois étaient défectueux. Mais au-delà, ils ont mis en évidence l'état
de vétusté de toute l'installation et la dégradation continue de
l'entretien des voies depuis vingt ans.
C'est cette dégradation qui, au bout du compte, est responsable de
l'accident de Brétigny. La SNCF, qui a diminué au fil des années les
effectifs et les moyens consacrés à l'entretien, en est
totalement responsable. (Article LO)
vendredi 6 février 2015
La BCE veut mettre à genoux la population grecque
La Banque centrale
européenne (BCE) vient de décider, brutalement, de priver les banques
grecques d’une de leurs sources de financement. La BCE se justifie en
déclarant « qu’il n’est pas possible à l’heure actuelle d’anticiper une
issue positive » à la crise grecque.
Une façon, très politique, de mettre un pistolet sur la tempe du gouvernement dirigé par Syriza. Et une volonté d’obliger une nouvelle fois les travailleurs de Grèce à se plier aux diktats des grandes puissances et surtout de leurs banquiers.
C’est intolérable, et il faut espérer que la population grecque ne le tolérera pas et se donne les moyens de se faire entendre de ces requins.
Une façon, très politique, de mettre un pistolet sur la tempe du gouvernement dirigé par Syriza. Et une volonté d’obliger une nouvelle fois les travailleurs de Grèce à se plier aux diktats des grandes puissances et surtout de leurs banquiers.
C’est intolérable, et il faut espérer que la population grecque ne le tolérera pas et se donne les moyens de se faire entendre de ces requins.
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