lundi 28 septembre 2015

Manifestation pour la liberté de circulation !

Lutte Ouvrière appelle à participer à la manifestation du dimanche 4 octobre pour la libre circulation des migrants.
La manifestation partira de la place de la Bastille à 15h.

lundi 21 septembre 2015

Après les élections grecques et la victoire électorale de Syriza et Tsipras... l'édito de Lutte Ouvrière

Tsipras met la Grèce en ordre de marche pour l’austérité
Avec plus de 35 % des suffrages exprimés, Syriza a remporté les législatives grecques. Tsipras est donc élu pour la seconde fois. Mais la vague d’espoir soulevée par la victoire de Syriza en janvier dernier a laissé la place à beaucoup de désillusions.
L’abstention de 44 %, un record en Grèce, en témoigne. Et comment ne pas comprendre ceux qui ont boudé les urnes quand leur vote de juin dernier -61 % contre le programme d’austérité- a été piétiné et utilisé pour faire la politique contraire ? Quoi d’étonnant qu’ils n’aient pas eu envie de choisir quand les deux grands partis présentaient le même programme d’austérité ?
Cette désillusion est aussi présente parmi ceux qui ont voté Syriza. Ils savent bien qu’une nouvelle cure d’austérité les attend. Tout ce qu’ils espèrent désormais, c’est qu’elle soit un peu moins dure avec Syriza qu’elle ne l’aurait été avec la droite.
Aux yeux de cette fraction de l’électorat populaire, Tsipras apparaît cependant toujours comme celui le plus à même de les protéger. Et même s’il a capitulé face aux grandes puissances, ils lui sont reconnaissants d’avoir essayé de s’y opposer.
Mais pour tous ceux qui ne se résignent pas, en Grèce comme ici, il faut tirer les leçons de l’échec de Tsipras.
Tsipras a certes été le premier dirigeant grec à contester le sort imposé à son pays par les créanciers, il a même été le seul représentant des pays pauvres d’Europe à le faire. Et si on peut lui reconnaître du courage politique et comprendre que certains parmi les classes pauvres de Grèce en soient fiers, il faut regarder les choses en face.
Que reste-t-il du Tsipras qui promettait d’arrêter l’austérité mortelle pour les classes exploitées de Grèce ? Que reste-t-il de celui qui voulait forcer les créanciers à relâcher leur emprise pour donner la priorité aux plus pauvres, aux travailleurs, aux retraités les plus modestes ? Une certaine image et beaucoup de paroles creuses. Car aujourd’hui Tsipras est la courroie de transmission de la purge ordonnée par l’Union européenne et le FMI. Il s’est engagé à baisser les retraites, à augmenter la TVA. Il va augmenter les impôts pesant sur les paysans, couper dans les dépenses publiques et privatiser tout ce qui peut encore l’être. Le tout, sous la tutelle de l’Union européenne.
Alors, comment en est-on arrivé là ? Comment Tsipras s’est-il battu ? Avec quelle politique, quels objectifs et quels moyens ? Tsipras n’a jamais visé la remise en cause de l’ordre capitaliste. Il n’a jamais contesté le remboursement de la dette grecque dans laquelle les classes populaires ne sont pour rien. Et, preuve qu’il ne voulait pas s’en prendre aux intérêts de la bourgeoisie, il n’a même pas mené la lutte dans son propre pays pour faire payer un tant soit peu la bourgeoisie grecque.
Son objectif, modeste, était d’obtenir un peu de marge de manœuvre de façon à pouvoir prendre quelques mesures qui auraient soulagé les plus pauvres. Il a bataillé auprès des créanciers. Il a bataillé dans les sommets européens et dans les cabinets ministériels. Il s’est servi du suffrage populaire et des élections pour peser dans les négociations. Rien n’y a fait !
Il faut que les travailleurs sachent que la bourgeoisie et les dirigeants européens sont impitoyables. Ils ne feront aucune concession, ils n’admettront une remise en cause de l’austérité que contraints et forcés par une révolte sociale. La solution est dans le camp des exploités eux-mêmes, dans leur capacité à se battre et à agir d’en bas en usant de toute leur force sociale. Dans le passé, c’est cette lutte de classe qui a réussi à repousser le mur de l’argent. Ce sera la même chose à l’avenir.
Il faut se méfier comme de la peste de tous ceux qui, en Grèce comme ici, prétendent faire le bien des travailleurs sans être prêts à combattre les intérêts de la bourgeoisie et sans expliquer que la classe ouvrière n’obtiendra rien sans se battre.
Tsipras fait partie de ces faux-amis de la classe ouvrière. Et que sa victoire ait été accueillie favorablement par tous les dirigeants européens le montre assez. Depuis que Tsipras s’est soumis à leur diktat, il est passé du rang de bête noire de l’Europe à celui d’homme politique « responsable » et « crédible ». Avec ces élections, tous les dirigeants, de Hollande à Merkel, misent sur Tsipras et sa capacité à « stabiliser » le pays, c’est-à-dire à imposer cette énième cure d’austérité.
Eh bien, espérons qu’ils se trompent ! Espérons que le monde du travail ne se laissera pas faire. Espérons que les travailleurs victimes du chômage et de l’abaissement de leur niveau de vie, les retraités qui vont subir la baisse de leur pension, les paysans qui vont voir leurs taxes doubler, réagiront.

vendredi 18 septembre 2015

Des listes Lutte Ouvrière aux élections régionales pour faire entendre le camp des travailleurs

Comme partout en France les élections régionales seront l'occasion de faire entendre le camp des travailleurs, c'est à dire non seulement la défense des intérêts matériels et politiques du monde du travail, mais aussi d'affirmer l'existence du courant communiste révolutionnaire. Voici la conférence de presse qui présente ces listes et qui a eu lieu mercredi dernier à Paris.

La conférence de presse de Lutte Ouvrière pour présenter les listes LO pour les élections régionales

mercredi 16 septembre 2015

À propos du référendum du 20 septembre à Draveil sur la fusion des communautés de communes du Val de Seine et du Val d'Yerres :

Pourquoi Draveil doit-elle changer de communauté d'agglomération ?
Une loi récente oblige les communautés de communes à se regrouper pour former des agglomérations plus importantes. C'est pourquoi l'agglomération du Val de Seine, à laquelle appartient Draveil, se voit obliger de fusionner avec celle du Val d'Yerres.
Quels changements ? Faut-il s'en méfier ?
Fusionner avec d'autres villes dans une plus vaste agglomération peut paraître logique et même du bon sens : cela permettrait une association plus large, donc des moyens plus importants pour réaliser des investissements collectifs qui se justifient plus facilement à une grande échelle. Mais ces regroupements risquent aussi d'être une occasion d'économies faites sur le dos des services municipaux…
De plus, quel avenir pour les communes et agglomérations qui voient leurs charges augmenter alors même que l’État baisse ses subventions ?
Sur les tracts de la majorité municipale, il est indiqué qu'il faut « refuser de payer plus d'impôt », et ils expliquent que les dettes de la communauté d'agglomération du val d'Yerres pourraient provoquer une hausse des impôts locaux.
D'où vient la dette des communes ?
Aujourd'hui, les dettes des communes sont principalement le résultat de la politique des gouvernements de gauche et de droite : depuis des années ces gouvernements financent à fonds perdus les grands patrons et les banques à coup de milliards d'euros, voila ce qui creuse les déficits ! Et ils laissent les communes se débrouiller pour financer des services nouveaux (crèches, activités périscolaires liées à la réforme des horaires dans les écoles...) alors même que les dotations baissent.
Ces dotations en baisse frappent encore plus durement les communes populaires où le chômage est élevé. Par exemple, si Vigneux est aujourd'hui sur-endettée c'est pour cette raison.
Alors faut-il croire au référendum ?
Ce que nous explique la majorité municipale c'est qu'il suffirait de dire « non » pour éviter tout problème, et qu'il faudrait raisonner tout seul à Draveil, comme si nous étions un petit village gaulois isolé du reste du pays, c'est complètement faux ! Dupont Aignant, maire de Yerres ne fait pas mieux en expliquant que tout peut de résoudre alors que Tron, lui, hurle au désastre...
Comment croire ces notables de droite ou d'extrême droite, alors qu'en réalité ils sont d'accord avec la politique nationale qui consiste à faire des économies sur le dos des classes populaires tout en baissant les impôts des grandes entreprises ?
Les travailleurs ne doivent pas se laisser abuser par ce référendum qui ne concerne en rien les intérêts des classes populaires.
Seules nos luttes collectives pourront faire respecter nos intérêts.
Benoit Grisaud, ancien conseiller municipal de Draveil.

lundi 7 septembre 2015

Migrants : nos frères en humanité, nos frères de classe

L’élan de solidarité qui se manifeste en faveur des réfugiés fait chaud au cœur. En Allemagne où Merkel a ouvert les portes et où les réfugiés ont afflué tout le week-end, des habitants se sont massés dans les gares pour les accueillir avec chaleur. Ces démonstrations de sympathie feront-elles reculer le climat d’hostilité vis-à-vis des migrants ? Il faut le souhaiter.
En revanche, il ne faut pas être dupe des dirigeants européens. Derrière leurs discours humanistes et l’inflexion de leur politique en faveur des Syriens, il y a toutes sortes de calculs sordides.
En ouvrant les portes de son pays, Merkel passe presque pour une sainte. Mais elle ne l’a fait que parce que l’afflux d’une nouvelle main d’œuvre arrangera bien le patronat allemand ! Quant à Hollande, il se sert de cette vague de sympathie non pas pour ouvrir les frontières mais pour justifier les frappes aériennes contre Daesh en Syrie, c’est-à-dire pour renforcer sa politique guerrière !
« C’est l’honneur de la France que d’avoir toujours accueilli les persécutés », a-t-il déclaré lors de sa conférence de presse, avant d’annoncer l’accueil de 24 000 Syriens sur les deux prochaines années. Comparé aux 20 000 arrivés sur ce seul week-end en Allemagne, Hollande met « l’honneur de la France » bien bas ! Bien plus bas que ses prédécesseurs qui avaient accueilli 450 000 réfugiés espagnols en 1939 et 130 000 boat people vietnamiens et cambodgiens à partir de 1979.
Le drame migratoire n’est pas le fruit d’une catastrophe naturelle. Il est le fruit de la politique impérialiste des grandes puissances qui consiste à piller les pays les plus pauvres de la planète en exploitant leurs richesses naturelles ou en les étranglant par l’endettement au profit de la grande bourgeoisie. Il est le fruit de leurs manœuvres, de leurs rivalités politiques, de leurs guerres.
Les dirigeants européens ont contribué à transformer une partie de la planète en enfer pour les populations et ils font tout pour qu’elles ne puissent pas en partir. En transformant l’Europe en forteresse, ils portent la responsabilité des milliers de morts, noyés en Méditerranée, asphyxiés dans les camions ou électrocutés aux abords du tunnel de la Manche.
Et cette politique macabre va continuer. Car si les Syriens auront officiellement droit à l’accueil, les migrants dits « économiques » auront droit aux barbelés, aux matraques, aux expulsions. Comme si être tué par la misère était plus acceptable qu’être tué par les bombes ! Comme si les millions d’enfants, de femmes et d’hommes condamnés à la misère ne faisaient pas aussi partie des persécutés !
Dans toute cette affaire, où sont les intérêts des travailleurs ? Sûrement pas de rejeter les migrants. Et ce n’est pas qu’une question d’humanisme. Il en va de l’intérêt général de la classe ouvrière. Il en va de son unité. Car les migrants font ou feront partie de la classe ouvrière. Même si une fraction des réfugiés avait des vies de médecin, d’avocat ou de commerçant dans leur pays, c’est dans leur immense majorité une vie de prolétaire qui les attend, une vie d’exploitation, notre vie. Et les travailleurs ont intérêt à s’en faire des alliés.
Les migrants demandent la liberté de circuler et de s’installer en Europe. La classe ouvrière de France se doit de porter cette revendication qui vaut pour tous les travailleurs.
Beaucoup se demandent s’il est possible d’accueillir dignement les migrants dans le contexte de crise que l’on connaît. Mais le chômage, la précarité, les bas salaires ne dépendent pas de la venue des immigrés. Ils dépendent du rapport de force avec la bourgeoisie car la misère n’existe en France et en Europe que dans la mesure où on laisse l’argent s’accumuler dans les mains d’une minorité.
Il y a six millions de personnes qui cherchent aujourd’hui du travail, cela n’a rien à voir avec l’arrivée des migrants. Et tous ceux qui passent leur temps à montrer du doigt les immigrés feraient mieux de s’en prendre aux licencieurs.
Combien de travailleurs pourraient vivre avec les 14 millions du parachute doré du PDG d’Alcatel ? En réservant ne serait-ce que la moitié des profits des grands groupes capitalistes à la création d’emplois, ce sont des centaines de milliers de chômeurs qui auraient un travail. Avec les dizaines de milliards prévus pour les Jeux Olympiques, on pourrait construire des dizaines de milliers de logements.
Mais pour cela, il faudrait que les travailleurs rejettent cette fausse évidence selon laquelle « on ne peut pas accueillir toute la misère du monde » pour proclamer « qu’on ne veut plus se saigner pour la bourgeoisie ».

vendredi 4 septembre 2015

Un tri inhumain !

Après l’émotion suscitée par la diffusion de la photo du petit Aylan, mort en tentant de gagner l’Europe, Hollande a fini par émettre l’idée de « quotas » de réfugiés par pays de l’Union européenne qu’il refusait jusque-là.
Mais dans le même temps, Hollande et Merkel demandent la mise en place de centres de tri pour séparer les réfugiés des migrants économiques. Ils tentent ainsi de distinguer, parmi les réfugiés, en fonction de l’intérêt qu’ils peuvent présenter pour les pays « d’accueil ».
Comme si tous ne voulaient pas fuir, contraints et forcés, la misère ou la guerre et le plus souvent les deux !

mercredi 2 septembre 2015

Le mouvement ouvrier révolutionnaire et les migrants (article LO)

En 1905, dans la revue Mouvement socialiste, le secrétaire de la CGT de l’époque, Victor Griffuelhes, figure du syndicalisme révolutionnaire, parlait déjà des migrations. Il le faisait en ces termes :
« Il faut, dit-on, défendre le sol de la patrie ! Je n’y vois pas d’inconvénient. Mais à condition que les défenseurs soient les propriétaires de ce sol. Or c’est le prolétaire qui, comme toujours, est appelé à défendre le sol, malgré qu’il n’en possède aucune parcelle. Le prolétaire est attaché au milieu où il est né, où il a grandi, mais il ne peut l’être que par le souvenir. Dès qu’il a l’âge d’homme, il est le plus souvent contraint de s’éloigner, allant à la recherche d’un travail qui le fera vivre. Il s’éloigne parce que la besogne vient à manquer ou parce que, désireux d’améliorer son sort, il a osé réclamer un meilleur salaire. En retour, il est congédié par son patron qui le signale à ses confrères. Il doit fuir le milieu qui l’a vu naître, courir les villes, quémandant de l’ouvrage. Il s’arrête là où un atelier ou un chantier lui est ouvert. Il s’installe, il travaille, il vit, il se fait un foyer, il élève sa famille.
Le lieu où l’ouvrier travaille, là est sa patrie !... A-t-il, dans sa course vagabonde et incertaine, traversé une frontière ? Qu’importe ! Il a quitté un lieu inhospitalier pour aller dans l’inconnu, jusqu’au moment où il a trouvé à vendre son travail. »
Oui, la notion de patrie est un leurre pour la classe ouvrière. Les prolétaires n’ont pas de patrie, ou s’ils en ont une, c’est le monde entier.


affiche de mai 1968