Ce conseil municipal était surtout consacré au "débat d'orientation budgétaire", qui précède celui du vote du budget prévu en avril.
J'ai d'abord posé une question à propos des emprunts contractés par la ville, ensuite j'ai commenté le document proposé par la majorité municipale. Voici mon intervention :
Dans
votre document, vous avez fait réaliser un jolie « camembert »
afin d'illustrer la répartition de la dette par type de taux, afin
de souligner, je cite, « la prédominance d'emprunts à taux
fixes »...
Mais,
votre document l'indique, presque un tiers des emprunts ne le sont
pas ! (Un peu plus de 30 %), et ils sont rangés dans une
catégorie « Euribor ».
Qu'est-ce
que cet « Euribor » ? C'est le nom donné aux taux
de référence du marché monétaire de la zone euro.
En
clair il s'agit d'un taux d'intérêt calculé par une association
des principales banques européennes, une sorte de moyenne des taux
auxquels elles consentent à se prêter de l'argent.
(Pour
information, ce taux sert entre autres choses à des emprunts dits
« toxiques ». Une partie du scandale a éclaté avec
l'affaire de la faillite de la banque d'affaire Dexia, sauvée à
coups de on ne sait pas encore combien de milliards, par le
gouvernement... avec notre argent. Ces taux servent aussi à des
emprunts à taux variables, taux variable qui comme son nom l'indique
peut se mettre à varier de façon catastrophique et conduire par
exemple à un surendettement. C'est ce qui arrive aujourd'hui à de
nombreuses collectivités, à des hôpitaux, etc.)
Alors
vous nous avez affirmé que rien de tel ne s'est produit pour
Draveil, que vous n'avez souscrit aucun emprunt dit « toxique ».
Mais ces emprunts sont à taux variables, donc ces taux s'ils sont
bas aujourd'hui pourraient varier à la hausse...
Alors
on nous propose souvent de nous prononcer sur de nombreuses affaires,
relevant d'opérations simples et parfois consensuelles, mais sur ces
décisions essentielles, peu d'information, encore moins de vote lors
des conseils municipaux.
C'est
pourquoi je souhaite que soient publiés l'intégralité des emprunts
contractés par la ville, leurs montants, durées, leurs taux et les
banques auprès desquels ils ont été contractés, et qu'ils soient
non seulement présentés lors des conseils municipaux, mais
également intégralement publiés, par exemple sur le site internet
de la ville.
(Il
nous a été expliqué que tout cela serait publié lors du compte
financier. Pas d'emprunts dit « toxiques » donc, mais des
précisions ont été données sur les taux auxquels la ville doit
faire ses remboursements : autour de 2 % pour les taux
variables, et 4 à 5 % pour les taux fixes. Précision intéressante
pour la suite de mon intervention...)
Cette
publication des comptabilités, elle devient vitale de manière plus
générale dans ce contexte de crise, crise que vous passez presque
sous silence dans votre document. Or le contexte économique et
social pèse de plus en plus :
Le
chômage est en hausse, plus d'un million dans tout le pays en 3 ans,
1000 chômeurs de plus par jour ! Combien de famille de la ville
ont été frappées ?
Les
prix montent, et votre gouvernement qui a déjà augmenté la TVA
veut en ajouter une autre ! Les suppressions d'emplois
continuent dans le privé mais aussi dans services publics, les
écoles, les hôpitaux...
Par
contre pour les banques, tout va bien. En Décembre dernier votre
gouvernement, comme tous ceux d'Europe, ont offert un crédit
illimité, aux banques, et au taux de 1 % !! Et elles se sont
joyeusement servies puisqu'elles ont puisé près de 500 milliards
d'euros, et vont pouvoir faire des prêts... mais pas à 1% !
Déjà on voit comment elle se font de l'argent, rein qu'avec les
taux auxquels la ville rembourse ses prêts.
Ce
taux à 1%, personne n'en verra la couleur, ni pour s'acheter un
logement, encore moins pour faire un prêt à la consommation pour
boucler la fin du mois. Dans ce système, plus on est pauvre, plus on
paye.
C'est
pourquoi votre présentation qui indique l'objectif gouvernemental de
(je cite) « réduire le déficit public », elle signifie
de nouveaux impôts sur les classes populaires, et je ne la partage
pas. Cette dette, la très grande majorité de la population n'en a
pas vu le moindre centime, alors ça n'est pas à nous de la
rembourser !
Alors
à côté des difficultés croissantes des milieux populaires, et
face au scandale de l'enrichissement croissant des plus fortunés,
votre augmentation de la subvention du Centre Communal d'Action
Sociale est la moindre des choses. Vous ne faite finalement que
redonner une partie, une toute petite partie, de qu'on nous a pris.
Lorsqu'on
vous affirmez que je cite « la volonté de maintenir les
coûts » s'accompagne du maintient de la « qualité des
services »... que dire. Si ce n'est qu'une phrase répétée à
longueur de discours et de journal municipal ne fait pas une vérité.
J'ai
régulièrement parlé ici des attaques contre le service public
d'éducation, contre celui de la santé. Voilà de véritables
services publics qui sont attaqués, par votre politique. La ville
va-t-elle s'opposer à ces décisions ? Va-t-elle empêcher que
l'état oblige à la fermeture de lits et à supprimer des
emplois sur Joffre Dupuytren ?
La
réalité des services de la ville, c'est la précarité des
personnels, des effectifs insuffisants dans de nombreux services, qui
ne permettent pas par exemple des horaires d'ouvertures lassez
larges, et cela, un service de renseignement téléphonique ou de
paiement en ligne ne peut suffire à le remplacer.
Une
dernière remarque pour signaler le manque de salles municipales, et
la fermeture du Centre Social qui aurait du être anticipée, un
bâtiment moderne regroupant un maximum d'association qui le
souhaitaient construit. Une décision contestable tant sur la forme
que sur le fond.
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