mardi 14 février 2012

Conseil municipal du 12 février

Ce conseil municipal était surtout consacré au "débat d'orientation budgétaire", qui précède celui du vote du budget prévu en avril.
J'ai d'abord posé une question à propos des emprunts contractés par la ville, ensuite j'ai commenté le document proposé par la majorité municipale. Voici mon intervention : 

Dans votre document, vous avez fait réaliser un jolie « camembert » afin d'illustrer la répartition de la dette par type de taux, afin de souligner, je cite, « la prédominance d'emprunts à taux fixes »...

Mais, votre document l'indique, presque un tiers des emprunts ne le sont pas ! (Un peu plus de 30 %), et ils sont rangés dans une catégorie « Euribor ».
Qu'est-ce que cet « Euribor » ? C'est le nom donné aux taux de référence du marché monétaire de la zone euro.
En clair il s'agit d'un taux d'intérêt calculé par une association des principales banques européennes, une sorte de moyenne des taux auxquels elles consentent à se prêter de l'argent.

(Pour information, ce taux sert entre autres choses à des emprunts dits « toxiques ». Une partie du scandale a éclaté avec l'affaire de la faillite de la banque d'affaire Dexia, sauvée à coups de on ne sait pas encore combien de milliards, par le gouvernement... avec notre argent. Ces taux servent aussi à des emprunts à taux variables, taux variable qui comme son nom l'indique peut se mettre à varier de façon catastrophique et conduire par exemple à un surendettement. C'est ce qui arrive aujourd'hui à de nombreuses collectivités, à des hôpitaux, etc.)

Alors vous nous avez affirmé que rien de tel ne s'est produit pour Draveil, que vous n'avez souscrit aucun emprunt dit « toxique ». Mais ces emprunts sont à taux variables, donc ces taux s'ils sont bas aujourd'hui pourraient varier à la hausse...

Alors on nous propose souvent de nous prononcer sur de nombreuses affaires, relevant d'opérations simples et parfois consensuelles, mais sur ces décisions essentielles, peu d'information, encore moins de vote lors des conseils municipaux.

C'est pourquoi je souhaite que soient publiés l'intégralité des emprunts contractés par la ville, leurs montants, durées, leurs taux et les banques auprès desquels ils ont été contractés, et qu'ils soient non seulement présentés lors des conseils municipaux, mais également intégralement publiés, par exemple sur le site internet de la ville.

(Il nous a été expliqué que tout cela serait publié lors du compte financier. Pas d'emprunts dit « toxiques » donc, mais des précisions ont été données sur les taux auxquels la ville doit faire ses remboursements : autour de 2 % pour les taux variables, et 4 à 5 % pour les taux fixes. Précision intéressante pour la suite de mon intervention...)




Cette publication des comptabilités, elle devient vitale de manière plus générale dans ce contexte de crise, crise que vous passez presque sous silence dans votre document. Or le contexte économique et social pèse de plus en plus :
Le chômage est en hausse, plus d'un million dans tout le pays en 3 ans, 1000 chômeurs de plus par jour ! Combien de famille de la ville ont été frappées ?
Les prix montent, et votre gouvernement qui a déjà augmenté la TVA veut en ajouter une autre ! Les suppressions d'emplois continuent dans le privé mais aussi dans services publics, les écoles, les hôpitaux...

Par contre pour les banques, tout va bien. En Décembre dernier votre gouvernement, comme tous ceux d'Europe, ont offert un crédit illimité, aux banques, et au taux de 1 % !! Et elles se sont joyeusement servies puisqu'elles ont puisé près de 500 milliards d'euros, et vont pouvoir faire des prêts... mais pas à 1% ! Déjà on voit comment elle se font de l'argent, rein qu'avec les taux auxquels la ville rembourse ses prêts.
Ce taux à 1%, personne n'en verra la couleur, ni pour s'acheter un logement, encore moins pour faire un prêt à la consommation pour boucler la fin du mois. Dans ce système, plus on est pauvre, plus on paye.

C'est pourquoi votre présentation qui indique l'objectif gouvernemental de (je cite) « réduire le déficit public », elle signifie de nouveaux impôts sur les classes populaires, et je ne la partage pas. Cette dette, la très grande majorité de la population n'en a pas vu le moindre centime, alors ça n'est pas à nous de la rembourser !

Alors à côté des difficultés croissantes des milieux populaires, et face au scandale de l'enrichissement croissant des plus fortunés, votre augmentation de la subvention du Centre Communal d'Action Sociale est la moindre des choses. Vous ne faite finalement que redonner une partie, une toute petite partie, de qu'on nous a pris.

Lorsqu'on vous affirmez que je cite « la volonté de maintenir les coûts » s'accompagne du maintient de la « qualité des services »... que dire. Si ce n'est qu'une phrase répétée à longueur de discours et de journal municipal ne fait pas une vérité.

J'ai régulièrement parlé ici des attaques contre le service public d'éducation, contre celui de la santé. Voilà de véritables services publics qui sont attaqués, par votre politique. La ville va-t-elle s'opposer à ces décisions ? Va-t-elle empêcher que l'état oblige à la fermeture de lits et à supprimer des emplois sur Joffre Dupuytren ?

La réalité des services de la ville, c'est la précarité des personnels, des effectifs insuffisants dans de nombreux services, qui ne permettent pas par exemple des horaires d'ouvertures lassez larges, et cela, un service de renseignement téléphonique ou de paiement en ligne ne peut suffire à le remplacer.


Une dernière remarque pour signaler le manque de salles municipales, et la fermeture du Centre Social qui aurait du être anticipée, un bâtiment moderne regroupant un maximum d'association qui le souhaitaient construit. Une décision contestable tant sur la forme que sur le fond.


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