Jeudi
dernier on annonçait la quasi noyade
d'un très jeune garçon (de 5 ans) dans une des piscines du centre
Aqua Sénart de Draveil. L'enfant est toujours hospitalisé dans un
état grave. Ce tragique incident s'inscrit dans une longue série de
noyades survenues cet été ayant fait plusieurs dizaines de morts.
On se souvient que si les autorités et les médias ont surtout
insisté sur les risques pris par les baigneurs eux-mêmes, les
maîtres-nageurs avaient, eux, dénoncé la suppression d'un tiers de
leurs postes.
Situé
sur la commune de Draveil, la construction d'un centre aquatique a
été décidé par la communauté d'agglomération qui regroupe
également Vigneux et Montgeron. Cet équipement s'ajoute à trois
petites piscines municipales et est très apprécié, sauf pour ses
prix ! Après des travaux coûteux (18,5 millions d'euros)
et des retards, le centre a ouvert il y a deux ans. La gestion en a
été confié depuis une année au groupe « Vert-Marine »,
responsable de l'entretien courant et qui reçoit... plus de 500 000
euros par an de l'agglomération pour « équilibrer son
budget ».
Ce
groupe gère 70 sites (piscines, patinoires, bases de loisirs...) sur
toute la France, confiés par des communes ou des agglomérations. La
réputation de « Vert-Marine » n'est pas très brillante.
En décembre dernier les 3 dirigeants de cette société étaient
condamnés à verser des centaines de milliers d'euros de caution
dans une affaire de « recel de favoritisme » (c'est à
dire d'entente illégale pour tenter de récupérer la gestion d'un
site), et, comme le révélait le journal « Paris Normandie »,
les enquêteurs tentaient de « démêler les liens financiers
entre les différentes filiales de Vert-Marine ou des sociétés dans
lesquelles sont actionnaires ces dirigeants mis en examen »...
Sur
de nombreux sites les employés se plaignent des salaires
insuffisants et des conditions de travail. Des grèves, souvent à
l'initiative des maîtres-nageurs ont éclatés pour revendiquer des
augmentations et pour dénoncer le mépris de la hiérarchie. En
juillet dernier, les salariés en grève à Saint-Brévin (44)
dénonçaient «
le manque de cohérence réglementaire vis-à-vis de la sécurité du
public et du respect du Code du travail (formation des personnels aux
procédures de sécurité notamment) » et revendiquaient « le
paiement des dimanches et fériés, les primes, les conditions de
prises de congé et plus simplement le respect du personnel».
Alors
il ne faudrait pas que dans cette affaire les maître-nageurs soient
les lampistes, et que les responsables de tout ce système s'en
sortent indemnes, que ce soient les
dirigeants
du groupe Vert-Marine bien plus préoccupés par leurs profits que
par la sécurité ou les responsables
politiques locaux qui confient les piscines aux intérêts privés.
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