samedi 24 août 2013

Accident à la piscine de Draveil : Quand la logique privée ne rime pas avec la sécurité.

Jeudi dernier on annonçait la quasi noyade d'un très jeune garçon (de 5 ans) dans une des piscines du centre Aqua Sénart de Draveil. L'enfant est toujours hospitalisé dans un état grave. Ce tragique incident s'inscrit dans une longue série de noyades survenues cet été ayant fait plusieurs dizaines de morts. On se souvient que si les autorités et les médias ont surtout insisté sur les risques pris par les baigneurs eux-mêmes, les maîtres-nageurs avaient, eux, dénoncé la suppression d'un tiers de leurs postes.

Situé sur la commune de Draveil, la construction d'un centre aquatique a été décidé par la communauté d'agglomération qui regroupe également Vigneux et Montgeron. Cet équipement s'ajoute à trois petites piscines municipales et est très apprécié, sauf pour ses prix ! Après des travaux coûteux (18,5 millions d'euros) et des retards, le centre a ouvert il y a deux ans. La gestion en a été confié depuis une année au groupe « Vert-Marine », responsable de l'entretien courant et qui reçoit... plus de 500 000 euros par an de l'agglomération pour « équilibrer son budget ».

Ce groupe gère 70 sites (piscines, patinoires, bases de loisirs...) sur toute la France, confiés par des communes ou des agglomérations. La réputation de « Vert-Marine » n'est pas très brillante. En décembre dernier les 3 dirigeants de cette société étaient condamnés à verser des centaines de milliers d'euros de caution dans une affaire de « recel de favoritisme » (c'est à dire d'entente illégale pour tenter de récupérer la gestion d'un site), et, comme le révélait le journal « Paris Normandie », les enquêteurs tentaient de « démêler les liens financiers entre les différentes filiales de Vert-Marine ou des sociétés dans lesquelles sont actionnaires ces dirigeants mis en examen »...

Sur de nombreux sites les employés se plaignent des salaires insuffisants et des conditions de travail. Des grèves, souvent à l'initiative des maîtres-nageurs ont éclatés pour revendiquer des augmentations et pour dénoncer le mépris de la hiérarchie. En juillet dernier, les salariés en grève à Saint-Brévin (44) dénonçaient «  le manque de cohérence réglementaire vis-à-vis de la sécurité du public et du respect du Code du travail (formation des personnels aux procédures de sécurité notamment) » et revendiquaient « le paiement des dimanches et fériés, les primes, les conditions de prises de congé et plus simplement le respect du personnel».

Alors il ne faudrait pas que dans cette affaire les maître-nageurs soient les lampistes, et que les responsables de tout ce système s'en sortent indemnes, que ce soient les dirigeants du groupe Vert-Marine bien plus préoccupés par leurs profits que par la sécurité ou les responsables politiques locaux qui confient les piscines aux intérêts privés.

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