lundi 12 novembre 2012

À bas le plan d’austérité Hollande-Ayrault ! (éditorial de Lutte ouvrière du lundi 12 novembre)

Hausse de la TVA, restrictions dans les services publics : c’était le programme de Sarkozy, c’est aujourd’hui la politique de Hollande. « Au total, nous faisons deux fois plus pour la compétitivité que Nicolas Sarkozy », s’est vanté Ayrault ! De fait, Sarkozy avait prévu 10 milliards de cadeaux au patronat, le gouvernement leur en offre 20 !
20 milliards, qui seront pris dans la poche des classes populaires, avec entre autres, la hausse de la TVA. Pendant la campagne, Hollande avait promis de ne pas l’augmenter. Il dénonçait la TVA Sarkozy comme la mesure la plus injuste qui soit. Eh bien, il n’aura fallu que six mois au pouvoir pour qu’il se renie du tout au tout !
À cela s’ajouteront 10 milliards de baisse des dépenses publiques. Combien de lits seront encore fermés dans les hôpitaux ? Combien de communes manqueront d’argent pour restaurer les écoles ou pour aider les familles à payer la cantine ? Combien de départements réduiront leurs aides sociales ? Combien de millions en moins pour les travaux indispensables dans les transports collectifs ?
Ce sont des privations inacceptables, et tout cela pourquoi ? Pour que ces messieurs les capitalistes continuent d’être arrosés d’argent public !
Le gouvernement prétend que le patronat devra investir et créer des emplois. Mais alors, pourquoi n’a-t-il pas mis de conditions ? Le patronat profite de 170 milliards d’exonérations et d’aides par an. Quels emplois cela crée-t-il ? Où sont les investissements ? À quoi ces milliards servent-ils, si ce n’est à grossir la fortune de quelques-uns ?
Dire que cela va changer par ces temps de crise, alors que le patronat ne pense qu’à licencier et à fermer les entreprises, c’est se moquer du monde. Ces milliards vont passer directement de la poche des pauvres à celle des riches.

Face à cette attaque, les réactions des principales confédérations syndicales ne sont pas à la hauteur. Si Thibault, pour la CGT, a dénoncé le fait que « le patronat va avoir le beurre et l’argent du beurre », il n’exige pas pour autant que le gouvernement retire son plan anti-ouvrier.
Pour la CFDT, Chérèque a salué des mesures en faveur de la compétitivité qui allaient « dans le bon sens » et Mailly, de FO, s’est dit plutôt « satisfait », estimant même que la hausse de TVA restait « dans le domaine du raisonnable ». Si l’on voulait livrer les travailleurs pieds et poings liés à la propagande et aux attaques patronales, on ne s’y prendrait pas autrement !
Le patronat a un plan d’attaque. Après avoir obtenu l’équivalent de 6 % de baisse des cotisations, il veut remettre en cause le temps de travail, baisser les salaires selon les commandes et licencier plus librement. Son plan de bataille est prêt et il avance. Où est celui des directions syndicales ? Comment comptent-elles organiser la pression des travailleurs sur le gouvernement et le patronat ?
Pour que les travailleurs retrouvent confiance dans leur force et le chemin de la combativité, il faudrait que les chefs syndicaux montrent qu’ils veulent se battre, qu’ils sont prêts à organiser la riposte. Une manifestation ne peut suffire à inverser le rapport de forces avec le gouvernement et le patronat. Seul un plan de mobilisation peut le faire, avec une succession d’actions, de grèves, de manifestations où les travailleurs peuvent en entraîner d’autres à chaque étape et se retrouver plus nombreux. Il n’y a rien de tel aujourd’hui.

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