vendredi 15 février 2013

Renault : le maître-chanteur est déjà gavé

Carlos Ghosn, le PDG de Renault, se moque du monde : il vient donc de proposer de reporter – pas même de renoncer – 30% de sa rémunération variable, soit 430 000 euros sur ses 11 millions de salaire annuel, afin de faire passer l’accord de compétitivité que vise Renault.
Depuis des mois, au nom d’une prétendue nécessaire « compétitivité », Renault essaye d’imposer à ses salariés en France un accord qui prévoit le blocage des salaires, la suppression de jusqu’à 21 jours de congés par an, et une flexibilité et une mobilité accrues. En fait de négociation, elle exerce un véritable chantage à l’emploi. Elle explique qu’elle « pourrait s’engager à ne pas fermer d’usine en France », toute la menace tenant dans le conditionnel. Et en même temps, elle prévoit 8 000 suppressions d’emplois.
Hier, l’entreprise a annoncé avoir fait, en 2012, 1,74 milliard de profits. Si on ajoute 600 millions de « cash flow » supplémentaire, 2 milliards de trésorerie en plus, un endettement de 300 millions qui se transforme en une créance de 1,2 milliard, c’est au total plus de 5 milliards qu’a gagnés Renault en 2012. Les actionnaires toucheront 500 millions de dividendes au titre de 2012, soit plus que l’an passé. On comprend que l’action ait gagné 8% hier. Et la firme va bientôt bénéficier de l’allègement de cotisations promis par le gouvernement dans le cadre du « pacte de compétitivité ».
Alors les travailleurs de Renault ont entièrement raison de refuser chacun des sacrifices qui leur sont demandés !
Communiqué de presse du 15/02 ; Nathalie Arthaud

 

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