Cela fait deux ans
et demi que Hollande est au pouvoir. Deux ans et demi pendant lesquels
le grand patronat a continué de faire payer la crise aux travailleurs à
coups de fermetures d’usines, de restructurations et de licenciements.
Au nom de la compétitivité, les jours de congés ont été rognés, le
travail a été intensifié, les salaires ont été bloqués ou baissés. Et
deux ans et demi pendant lesquels le gouvernement a justifié, secondé et
aggravé l’offensive patronale.
Réforme des retraites, augmentation des impôts, loi sur la
flexibilité, coupes dans les services publics, le gouvernement a
accumulé les réformes anti-ouvrières et multiplié les cadeaux au
patronat.
Le budget 2015 est le résumé de cette politique pro patronale. Pour
atteindre les 50 milliards de coupes budgétaires, combien de lits et de
services seront encore fermés dans les hôpitaux ? Combien d’écoles ne
pourront être restaurées, combien de prestations sociales amputées ? Et
tout cela pourquoi ? Pour que le gouvernement fasse 41 milliards de
cadeaux au patronat.
Car il s’agit bien de cadeaux. Le Crédit d’impôt compétitivité emploi
est en place depuis janvier 2013. Il n’a eu aucun effet, ni sur les
emplois, ni sur l’investissement. Aujourd’hui, le gouvernement fait mine
de hausser le ton : « Maintenant, il faut que le patronat tienne ses
promesses », dit-il. Quel cinéma ! Si le gouvernement n’a mis aucune
condition et aucune obligation sur l’utilisation de ces 41 milliards
d’aides, c’est qu’il veut les laisser à la libre disposition du
patronat.
Comme les enfants gâtés, les représentants patronaux en demandent
toujours plus. Après avoir obtenu du gouvernement le report de la mise
en place du « compte pénibilité » pour les retraites, le patronat
demande sa suppression pure et simple : « trop compliqué », dit-il !
Alors que 80 % des contrats de travail signés sont déjà des CDD, le
patronat demande la suppression du CDI ! Pourquoi se priverait-il quand
ses désirs sont des ordres pour le gouvernement ?
Pendant ces deux ans et demi, le gouvernement n’a pas seulement
épousé la politique du patronat, il en a épousé les discours et les
mots. Il est désormais de bon ton dans la gauche gouvernementale de
dénoncer le « carcan » du code du travail, le « verrou » des 35 heures
ou encore le « tabou » des allocations chômage.
Valls comme le patronat veulent faire passer les travailleurs qui
défendent leurs droits pour des passéistes. À les entendre, la
modernité, ce serait de banaliser le travail du dimanche, de supprimer
des droits syndicaux, de revenir sur le CDI et de travailler jusqu’à 67
ou 70 ans, autrement dit… de revenir au 19ème siècle !
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La modernité qu’ils nous construisent, on ne la connaît que trop !
C’est celle que l’on a vue chez Gad, des ouvriers mis en rangs d’oignons
et appelés par ordre alphabétique pour savoir qui, parmi eux, aura
encore le droit de travailler et qui sera licencié. C’est 6 millions de
chômeurs, 3,3 millions de personnes sans mutuelle, des retraités ou des
smicards forcés de compter chaque euro. Et à l’opposé, ce sont des
actionnaires choyés aussi bien qu’avant la crise, un nombre de
milliardaires en hausse et des grandes fortunes qui n’ont jamais été
aussi élevées.
C’est encore au nom de la modernité que Valls veut jeter aux orties
la référence au socialisme, car « le socialisme, ça a été une
merveilleuse idée, une splendide utopie… mais c’est daté. Ça ne signifie
plus rien », estime-t-il.
Eh bien, les idées socialistes continueront d’exister longtemps après
que Valls et Hollande, ces prétendus socialistes qui ne sont que les
paillassons de la bourgeoisie seront tombés dans l’oubli !
Car ni l’un ni l’autre, ni même les candidats à leur succession,
qu’ils soient à gauche, à droite ou à l’extrême droite, ne contestent le
capitalisme et les véritables lieux de pouvoir et de décision que
constituent les grands groupes capitalistes.
Les tares du capitalisme, l’accumulation de richesses à un pôle, la
spéculation effrénée, le chômage de masse et les ravages sur la planète,
ne peuvent être combattues sans remettre en cause leurs racines, la
dictature de la classe capitaliste.
Cette conviction, qui était à la base des idées socialistes et
communistes, est plus que jamais valable. Le socialisme n’a jamais été
une utopie au sens d’un rêve inaccessible. Cela a été un combat
politique porté par une classe sociale consciente qu’elle pouvait
libérer la société de l’exploitation et l’entraîner vers un avenir
meilleur.
Pour les travailleurs, conscients que le capitalisme est en train de
pourrir sur pied, ce combat est d’une actualité brûlante, et il se
mènera contre le parti dit « socialiste ».
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