jeudi 18 avril 2013

Compte-rendu du conseil municipal du lundi 15 avril 2013 :

La principale discussion a été sur le budget 2013 : voici l'essentiel de mon intervention.

Le contexte politique national :
Je ne reviendrai pas longuement sur le contexte politique de ce budget 2013. Oui c'est effectivement un contexte de plus en plus difficile, et j'en profite pour répondre aux conseillers de gauche qui viennent d'intervenir pour parler de « réquisitionner » des logements vides ou de « dynamiser l'emploi » parce que c'est leur gouvernement qui est au pouvoir, alors qu'il n'hésite pas à appliquer la loi de réquisition, et face au chômage qu'il commence par ne pas abandonner les travailleurs qui sont aujourd'hui licenciés ou menacés de l'être par des entreprises qui font des profits !
Comme je l'avais expliqué lors du dernier conseil municipal, les contraintes budgétaires augmentent. Elles sont liées aux baisses des dotations de l’État aux collectivités locales, que ce soient aux communes ou aux départements, c'est ce qui explique largement les limites budgétaires actuelles.
Je veux réaffirmer, en tant qu'élu de Lutte Ouvrière, que cette politique n'est pas nouvelle, que le gouvernement de gauche fait ici les mêmes choix que son prédécesseur de droite : il choisit de faire payer à la population les dettes de l’État, au lieu de faire payer les seuls responsables de cette crise c'est à dire les banques et les grandes entreprises. Lorsque M. Le maire parle de ceux qui « asphyxient » l'économie, et bien ce sont ces gens là, qui ont menacé l'économie mondiale d'asphyxie lors de la crise de 2008, dont je parle !

Voilà une raison politique de fond qui suffirait déjà à voter contre ce budget.

Oui à de véritables services publics !
Lors du dernier conseil, M. le Maire nous a proposé de réfléchir à des alternatives d'investissement pour la commune : Pour revenir brièvement sur les choix d'investissements de l'équipe UMP ces 5 années écoulées, c'est à dire depuis la précédente élection municipale : et là des désaccords sont évidents :
(J'ai évoqué ici les travaux dans les écoles et les salles municipales...)

Vous venez d'évoquer le renouvellement du contrat de gestion de l'eau avec Véolia, pour nous expliquer qu'une baisse des tarifs conséquente a été obtenue : et bien s'ils ont accepté une baisse, cela veut dire qu'ils faisaient payer trop cher depuis longtemps, alors je me demande combien ils ont du se mettre dans les poches !
Je suis pour ma part contre les délégations de service public et pour un véritable service public de l'eau. Ainsi d'ailleurs que pour la collecte et le traitement des déchets.

Et puisqu'on parle de réaliser des économies, et bien je suis opposé à ce que la commune dépense des centaines de milliers d'euros dans la vidéo surveillance, cet argent serait bien plus utile à créer des emplois !


A propos de la précarité à la mairie de Draveil :

Mais le plus choquant en réalité n'est pas là : il est dans la gestion du personnel communal.
Je le dénonce ici systématiquement : les chiffres du nombre d'employés de la mairie en situation précaire sont incroyablement élevés. Je veux ici illustrer comment les choix politiques que la majorité municipale fait, dans la gestion du personnel, se retrouvent dans les chiffres du budget que vous nous présentez.

Le mépris :
Rappelons que vous êtes allé jusqu'à radier de la fonction publique un agent de la commune, alors en arrêt maladie. Nouvelle illustration de cette attitude y a quelques mois vis à vis des jeunes sous contrats précaires travaillant dans l'animation. Visiblement vous ne supportez pas que des travailleurs défendent leurs droits collectivement, car malgré leur mobilisation et leur manifestation en ville vous n'avez jamais voulu les recevoir.
Mais plus encore c'est au quotidien que cela se voit : régulièrement ce sont des pressions, des menaces, surtout vis à vis des employés sous contrats précaires, des modifications des volumes horaires, revus du jour au lendemain à la convenance de certains de vos services, sans se soucier des difficultés des personnes qui se retrouvent avec des salaires en baisse, au mépris parfois de leurs problèmes de santé.
Cette attitude se retrouve aussi vis à vis des élus de la CGT : vous avez refusé de répondre à leurs questions lors du dernier CTP, à propos de la mise en place de la prime pour les personnels. Il a fallu que la question soit posée lors du conseil municipal pour que vous soyez obligé de reconnaître tout simplement ce que la loi indique : qu'on ne peut pénaliser quelqu'un pour absentéisme si celui-ci est victime d'un accident du travail...
De même, un courrier a été envoyé il y a maintenant plus d'un mois par le même syndicat CGT vous demandant, comme la loi le permet, le tableau des effectifs ainsi que des informations sur les dates d'entrée à la mairie des personnels, tout simplement pour que ces élus du personnel puissent remplir leur mission et lutter contre la précarité des contrats. Et bien vos services n'ont à ce jour rien transmis !
(...)
Mais peut-être s'agit-il en réalité de tenter de camoufler la gestion de la précarité par vos services ?

Le moins qu'on puisse dire c'est qu'entre la loi de résorption de la précarité, que vous vous vantez parfois d'avoir mis en place, et la réalité constaté en mairie, il y a un monde. Et là on peut revenir, en les comprenant, aux chiffres de vos documents budgétaires :

La réalité, des chiffres sur la précarité édifiants :
Ce sont les documents que vous nous fournissez qui l'attestent : le nombre d'emplois précaires est aujourd'hui considérable.
Le bilan 2012 indique que 238 personnes sont en contrat précaire contre 327 qui sont titulaires. C'est presque un employé sur deux !
Et bien la proportion des précaires a en réalité augmenté ces dernières années puisque lors du conseil municipal d'avril 2009, le budget (2010) indiquait le chiffre de 352 titulaires, soit 14 de plus qu'aujourd'hui.Quant au nombre de précaires il était de 202... il y a donc 36 personnes en contrat précaire de plus aujourd'hui !

Alors quelle conclusion en tirer ?
Il s'agit pour vous avant tout de présenter votre bilan comptable, et d'annoncer les millions que la commune a économisé sur ses dépenses...mais on le voit, si économies il y a, elles se font sur le dos des personnels et de toute la population.
Ces économies se font au détriment du service public, dégradé, avec par exemple des horaires d'ouverture des services de mairie insuffisants ou encore des taux d'encadrement dans les écoles qui n'assurent pas toujours ne serait-ce que la sécurité des enfants.
Ces économies se font en aggravant la précarité de familles entières, de jeunes, une attitude encore plus choquante en cette période de montée du chômage et de la misère.

Cette gestion inacceptable du personnel municipal, voilà bien quelque chose de fondamental qui nous sépare politiquement.

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